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Company. Ses fourneaux, établis dans le Shropshire, coulent des fontes d'art, il est vrai, mais modelées par des mains françaises. Nous avons vu le nom de M. Carrier sur le socle d'un groupe de deux enfants portant une torchère, et celui de M. Cain sur la terrasse de quelques animaux. Cet établissement pouvait revendiquer comme étant national un rude monument représentant Cromwell debout entre la Paix et la Guerre, comme le Médicis de Michel-Ange entre le Jour et la Nuit. Malgré les colorations de bronze ou d'acier qui revêtaient ces pièces, il était facile de reconnaître que la surface du métal n'égalait pas en qualité celle des fontes françaises. C'est d'un établissement rival, la General Iron Company, que sort le vase orné d'un aigle, modelé nous ne savons par quelles mains, qui termine ces lignes. Là on produit aussi de petits bronzes d'ornement qui sont d'une exécution plus précieuse qu'agréable, tant on y remarque de sécheresse dans la ciselure.

Non contents de faire suppléer le bronze à la fonte de fer, certains industriels ne craignent pas de donner à cette matière les formes qui conviennent au bois, quitte à compléter la ressemblance à l'aide d'une couche de peinture. Nous n'avons point besoin d'insister sur ce que de tels procédés montrent de contraire aux lois de l'art, pour que l'on regrette avec nous que les nécessités commerciales entraînent certaines fabriques à de telles aberrations. C'est déjà bien assez que d'imiter en fonte ces belles grilles que le xvi et le XVIII siècle savaient si bien orner de légers caprices en fer estampé. Mais on a beau faire, jamais l'imitation n'approche du modèle, et s'il n'y avait de par le monde quelques archéologues qui ont demandé à certains ouvriers habiles de marteler et de ciseler le fer, l'art du marteau serait aussi complétement perdu en France qu'il l'est en Angleterre. On sait encore forger chez nous et contourner une barre de fer en volute, comme le montraient quelques belles forges d'art exposées par M. Baudrit, et surtout par M. Ducros, le forgeron de la plupart des grilles que la ville de Paris a fait placer autour de ses parcs et de ses squares.

De l'autre côté du détroit on ne sait plus forger, et nous avons vu des grilles aussi lourdes que magnifiques composées exclusivement en fonte, même dans les parties qui jadis n'eussent été qu'un jeu, même pour un forgeron de village. Il faut cependant noter une tentative faite par MM. Barnard, Bishop et Barnards, à Norwich, dans l'exécution d'une grille en fer forgé composée de panneaux en feuilles de vigne, de chêne et de ronce, découpées, puis modelées au marteau. C'était une pièce magnifique, mais d'une sécheresse inimaginable.

Il est un autre métal qui remplace le bronze, et qui, à l'état de

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bronze factice, a vu depuis quelques années considérablement augmenter sa consommation: c'est le zinc. Ce n'est pas tant le bas prix de la matière que la basse température de sa fusion, qui fait son succès. Ceci demande quelque explication. Le bronze, fusible seulement à une très-haute température, ne peut être coulé que dans des moules exécutés en sable. Chaque pièce coulée exige un nouveau moule, et il est impossible de se figurer ce qu'il faut de soins, de précautions et d'habileté pour établir ce moule formé d'une foule de petites pièces en sable solidifié par la pression, détachées d'autour du modèle et rapportées les unes à côté des autres, de façon à former un «< creux » où le métal est versé en fusion. C'est la façon de ce moule qui fait surtout le prix du bronze, de telle sorte que l'établissement économique de cette chose, détruite chaque fois que l'on s'en sert, a préoccupé beaucoup de fondeurs. L'ingénieux M. Collas, auquel les arts doivent tant d'inventions utiles, avait résolu en partie le problème. Il faisait un « bon creux » du modèle à couler, en tirait des épreuves en plâtre, revêtait celles-ci d'une mince couche de barbotine en terre à modeler, puis les enveloppait de sable de fondeur fortement battu et comprimé. Le tout était soumis à la haute température d'un fourneau; le plâtre se « cuisait, » c'est-à-dire perdait son eau de cristallisation et en même temps sa cohésion; il tombait en poussière. Alors on avait un « creux » dans lequel on coulait la fonte. Mais les pièces ainsi faites, n'ayant point de noyau intérieur, étaient massives, et le poids du métal compensait les économies obtenues sur le moule. L'obtention d'un noyau destiné à épargner le métal et à donner au bronze cette légèreté qui est une de ses qualités, là est la seule difficulté à vaincre, difficulté qui ne nous semble point insurmontable.

Alors on a cherché une autre solution du problème, solution par à peu près. On s'est dit que si l'on pouvait trouver des moules en métal moins fusible que l'alliage du bronze, on opérerait alors comme on fait avec le plâtre dans un bon creux. C'est ainsi que faisaient les Gaulois pour fondre leurs haches de bronze, comme le prouvent les moules en bronze, d'un autre alliage apparemment, que conservent le British Museum et le Musée d'antiquités de Rouen. L'industrie moderne est moins habile, à cet égard, que l'art de nos barbares ancêtres, et l'on ne peut encore couler le bronze dans le bronze. Mais on y coule fort aisément le zinc, et la fonte de zinc a pris un immense développement. Puis, comme ce produit, à l'état naturel, est d'un fort désagréable aspect, on le plonge dans un bain de sulfate de cuivre, où il se revêt d'une couche cuivreuse que l'on patine ensuite comme le bronze. C'est des nombreuses officines de toute une légion d'industriels voués au zinc

que sort cette statuaire extravagante, inspirée de Callot et de Salvator Rosa, que l'on rencontre dans les magasins du luxe économique. Les statuaires coloristes trouvent là un débouché pour les œuvres de leur ébauchoir, et M. Boy est pour eux ce que MM. Barbedienne, Victor Paillard et Delafontaine sont, l'un pour la statuaire antique et le sculpteur Clésinger, les derniers pour les autres sculpteurs modernes. Nous n'aimons guère cet art aux mouvements tourmentés et aux formes exagérées, d'un pittoresque qui appartient plus au pinceau qu'à l'ébauchoir; mais nous devons reconnaître qu'il y a un plus vif sentiment d'un art quelconque dans les groupes et dans les statues de M. Boy que dans les produits un peu bourgeois de ses nombreux concurrents. Nous n'avons point la prétention d'empêcher que l'on ne fonde le zinc en statues, mais nous voudrions qu'il ne cessât pas d'être du zinc, tandis qu'on en fait du bronze, ou à peu près, et nous ne saurions approuver ce résultat. Il en est de même pour la galvanoplastie. Certes, voilà une découverte magnifique, qui rend d'immenses services à l'industrie, mais ses produits, si merveilleusement fins qu'ils soient, ne manquent-ils pas un peu de cet aspect résistant, solide et compacte que doit offrir le métal? On aura beau faire, rien ne détrônera donc le bronze.

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Vorschule der Kunstgeschichte, von E. Forster. Leipzig, 1862; grand in-8. Excursion artistique en Allemagne, par Alfred Darcel, attaché à la conservation des musées impériaux. Rouen et Paris, 1862; in-8 de 218 pages et un feuillet de dédicace non chiffré.

Raphaël et l'antiquité. Les trois Grâces, par

F.-A. Gruyer. Paris, Claye, 1862; grand in-8 de 20 pages, avec gravures dans le texte.

Extrait de la Gazette des Beaux-Arts, t. XII, p. 403-418.

De l'art religieux considéré sous quelques-unes de ses formes, par A. d'Espaulart. Le Mans, 1862, in-8 de 28 pages. Mémoire lu à la séance de la Société française d'archéologie, tenue au Mans, le 10 février 1862, en présence de M. de Caumont.

Du réalisme et des symboles dans l'art chrẻtien, par M. Grimouard de Saint-Laurent. Arras et Paris, 1862; grand in-8 de 32 pages.

Extrait de la Revue de l'art chrétien.

La couverture porte: «Du réalisme et du symbolisme... »

Du rôle de l'anthropomorphisme dans l'art religieux, par C. de Sault. Paris, avril 1862; in-8 de 25 pages.

Extrait de la Revue germanique et française, livraison du 15 avril 1852.

L'art devant la papauté, par E. Charles de Mourgues. Paris, 1862; grand in-8 de 115 pages.

Della forma artistica e dell' avenire dell' arte, dal dottore A. Brentazzoli. Bologna, tipogr. dell' Ancora, 1862; in-8 de 76 pages. Les doctrines de M. Gustave Courbet, maître peintre, par M. Guichard. Paris, 1862; grand in-18 de 36 pages. Prix, 1 franc. Études sur l'art, par Louis Pfau. L'art contemporain en Belgique. Lettres sur le congrès artistique d'Anvers. L'art et l'État. Bruxelles, 1862; in-8 de 336 pages. Prix, 5 francs. Rapport fait au nom de la section de philosophie sur le concours relatif à la question du beau, par M. Barthélemy Saint-Hilaire, lu dans les séances des 16 et 20 avril 1859. Institut impérial de France. Paris, 1862; in-4 de 70 pages.

Extrait du tome II des Mémoires de l'Academie des sciences morales et politiques.

De la vocation des arts. Allocution prononcée dans l'église de Notre-Dame de Paris, le

1. Voir la Gazette des Beaux-Arts, t. IV, p. 357-382; t. VIII, p. 375-383; t. X, p. 365-378; t. XI, p. 562576, et t. XII, p. 565-576.

On peut se procurer aux bureaux de la Gazelle des Beaux-Arts toutes les publications mentionnées dans la Bibliographie.

rendu. Exercice 1862. Arras, 1862; in-8 de 20 pages.

8 avril 1861, pour l'association des artistes | Société artésienne des amis des arts. Compte musiciens de France, par M. l'abbé Henri Perrey. Paris, 1862; in-8 de 11 pages. Esthétique nombrée, ou justesse des proportions, par M. Édouard Lagout. Paris, 1862; in-4 de 12 pages.

L'auteur ramène le beau à une formule arithmé

:

tique B=2± (1×3±1×5±P). » Esprit de la poésie et des beaux-arts, ou théorie du beau, par J.-B. Tissandier. 2e édition revue et corrigée. Clermont-Ferrand, 1862 ; in-18 de 378 pages.

Je n'ai pu trouver la première édition. Du progrès intellectuel dans l'humanité. Supériorité des arts modernes sur les arts anciens, par Eugène Véron. Poésie, sculpture, peinture, musique. Besançon et Paris, 1862; in-8 de xxxvII et 609 pages. Prix, 6 francs. Florence et Turin, études d'art et de politique, 1857-1861, par Daniel Stern. Paris, 1862; in-18 de xxxII et 324 pages.

Causeries artistiques, par Ferdinand de Lasteyrie, membre de l'Institut. Paris, 1862; in-18 de 261 pages. Prix, 3 fr. 50 c.

Réunion d'articles publiés dans le Siècle :

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Études de littérature et d'art, par C. A. N. Magnien, doyen de la Faculté des lettres de Dijon. Grenoble et Paris, 1862; in-12 de x et 36 pages.

Les arts, les sciences et la littérature à Marseille. Discours d'ouverture prononcé à l'Académie impériale de Marseille, par M. Carpentier, président. Marseille, Arnaud, 1862; in-8 de 16 pages.

Deux lettres inédites du maréchal duc de Belle-Isle, touchant l'établissement définitif de la Société royale des sciences et des arts de la ville de Metz, communiquées par M. F.-M. Chabert. Metz, 1862; in-8 de 5 pages, avec un portrait.

Extrait des Mémoires de l'Académie impériale de
Metz. 1860-1861.

Merveilles de l'art, par Léon Thierry. SaintGermain et Paris, 1862; in-16 de 64 pages. Par ordre alphabétique. Il est question d'art et d'industrie, mais l'industrie l'emporte de beaucoup.

La fête des arts à Anvers, suivie du Congrès artistique de 1861, des lettres des artistes étrangers, etc., par Harry Peters. Anvers, 1862; in-16 de 92 pages avec 22 gravures. Prix, 1 fr. 50 c.

La société a dépensé en 1861, pour achats de tableaux, encadrements, photographies, impressions, frais généraux d'organisation et divers, 1,148 fr. 75 c.

Rapport sur le concours général de l'école des beaux-arts et de sciences industrielles ; année 1862, par M. Aug. d'Aldéguier, président du bureau des arts, etc. Toulouse, 1862, in-8 de 15 pages.

De la décentralisation des concours régionaux appliqués aux sciences, aux lettres, aux beaux-arts, par Nouguier père. Montpellier, 1862; in-8 de 19 pages.

Annuaire de l'association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs. 18 année. 1862. Paris, 1862; in-8 de 100 pages.

Almanach de la littérature, du théâtre et des beaux-arts, avec une histoire dramatique et littéraire de l'année, par M. Jules Janin. 1863. 11° année. Paris, 1862; in-8 carré de 96 pages, avec gravures dans le texte. Prix, 75 centimes.

Les années précédentes ont été annoncées dans la Gazette des Beaux-Arts.

Dialogue des morts sur la propriété littéraire, publié et annoté par Alex. Beaume et Adr. Huart, avocats. Paris, 1862; in-8 de 46 pages. Prix, 1 franc.

Sur la perpétuité de la propriété littéraire, par Ferd. Hérold, avocat. Paris, 1862; in-8 de 46 pages.

La propriété littéraire sous le régime du domaine public payant. Paris, 1862; in-8 de 31 pages. Prix, 30 centimes.

Publication du Comité de l'association pour la défense de la propriété littéraire.

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