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» toujours ses plaintes, ses espérances; et le soleil s'a>> baisse toujours davantage, et les nuits deviennent de

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plus en plus longues, et les froides et sombres puis»sances entrent de plus en plus dans la vie... »

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PAGE 102.-Voilà quarante ans qu'il a commencé... Il faut croire que pendant cette période si agitée, le temps n'a pas été perdu, même pour le bien-être. En 1789, la vie moyenne était de 28 ans et 3/4; en 1851, elle est de 31 ans et demi (Annuaire du bureau des Longitudes, 1831).

PAGE 102.-L'ordre reviendra...Nulle part plus de propriétaires qu'ici; nulle part des prolétaires plus libres dans leur activité, et par conséquent plus à même de cesser d'être prolétaires; nulle part le besoin et l'instinct de la centralisation à un si haut degré. Faite pour agir sur le monde, la France aura plus long-temps qu'aucun peuple un pouvoir central; plus qu'aucun autre, elle est une personne politique; l'action exige la personnalité; la personnalité n'existe pas sans l'unité; nouvelle garantie pour l'ordre public.

PAGE 103. L'Athénien disait : Salut! cité de Cécrops!...Je restitue ici le passage dans son entier. C'est peut-être le plus beau de Marc-Aurèle: Пã por συναρμόζει, ὅ σοι ἐυάρμοςόν ἐστι, ὦ κόσμε· οὐδεν μοι πρόωρον, οὐδὲ ὄψιμον, τὸ σοὶ εὔκαιρον· πᾶν καρπὸς, ὅ φέρουσιν αἱ σαὶ ὡραι, ὦ φύσις· ἐκ σοῦ πάντα, ἐν σοὶ πάντα, εἰς σὲ πάντα. Εκεῖνος μέν φησι, πόλι φίλη Κέκροπος· σὺ δὲ οὐκ ἔρεις, w Tole pian Aios;-O monde, tout ce qui s'harmonise avec toi s'harmonise avec moi! Pour moi, rien trop tôt, rien trop tard, qui soit à temps pour toi. O nature, quoi qu'apportent tes saisons, c'est toujours un fruit. Tout de toi, tout en toi, tout pour toi! L'autre disait : Chère cité de Cécrops! et toi, ne diras-tu pas : O chère cité de Jupiter! (Lib. iv, 23).

PAGE 105.- Le verbe social.... -Le monde ancien avait légué pour testament au monde moderne deux mots d'une admirable profondeur : La science est la démonstration de la foi (Saint-Clément d'Alexandrie). L'homme, c'est la liberté (Proclus). La destinée de l'homme fut d'aller par la liberté de la foi à la science. Or, la science elle-même, c'est le plus puissant moyen de la liberté ; la science popularisée, est le moyen de la liberté égale, de l'égalité libre, idéal dont le genre humain approchera de plus en plus ; mais qu'il n'atteindra

jamais, de sorte qu'une autre vie soit toujours nécessaire' pour achever le développement de l'homme.

PAGE 110.

- C'est en nous plaçant au sommeț du Capitole... Cette belle image appartient à l'éloquent et ingénieux auteur de l'Histoire du Droit de Succession, que j'ai déjà cité. (Gans, Erbrecht, 1er vol.) ́

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PAGE 110. Le génie de l'Italie et de la France.... Rome est le nœud du drame.... Cette publication sera immédiatement suivie de celle de mon histoire d'Italie (première partie, République romaine). Qu'on me permette à cette occasion de faire connaître l'unité d'esprit qui a présidé jusqu'ici à mes travaux, et qu'on me pardonne si je suis obligé de dire un mot de moi. Dès qu'il s'agit de méthode, les questions s'agrandissent. Peu importent les individus.

Entré de bonne heure dans l'Enseignement (dès 1817) sans avoir eu l'avantage de suivre les cours de l'École Normale, il m'a bien fallu choisir moi-même une route. Bonne ou mauvaise, ma direction m'appartient. La nécessité où je me trouvai d'enseigner successivement, et souvent à la fois, la philosophie, l'histoire et les langues, me rendit sensible et toujours présente l'union intime des études d'idées et des études

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de faits, de l'idéal et du réel. Dans le premier enthousiasme que ce point de vue ne pouvait manquer d'inspirer à un jeune homme, j'avais conçu et préparé un Essai sur l'histoire de la civilisation trouvée dans les langues. Mais mes travaux sérieux et suivis n'ont commencé qu'en 1824, par un discours sur l'Unité des sciences qui font l'objet de l'enseignement classique (imprimé, mais non publié). En 1827, je donnai en même temps un travail sur la philosophie de l'histoire, et quelques essais d'histoire ou de critique (Principes de la philosophie de l'histoire, traduits de la Scienza Nuova de Vico; Précis de l'Histoire moderne; Vie de Zénobie, dans la Biographie universelle, etc.); j'en fis autant en 1831 : le petit essai philosophique que termine cette note, sera suivi de divers travaux historiques d'une plus grande étendue. (L'Histoire de la République romaine, le Précis d'Histoire de France, et les deux premiers volumes de l'Histoire de France, ont paru depuis.)

Personne ne méconnaîtra la liaison qui existe entre la publication du Vico et celle-ci. Dans la philosophie de l'histoire,, Vico s'est placé entre Bossuet et Voltaire qu'il domine également. Bossuet avait resserré dans un cadre étroit l'histoire universelle, et posé une borne immuable au développement du genre humain. Voltaire avait nié ce développement, et dissipé l'histoire comme

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENS.

la poussière au vent, en la livrant à l'aveugle hasard. Dans l'ouvrage du philosophe italien, a lui pour la première fois sur l'histoire, le dieu de tous les siècles et de tous les peuples, la Providence. Vico est supérieur même à Herder. L'humanité lui apparaît, non sous l'aspect d'une plante qui, par un développement organique, fleurit de la terre sous la rosée du ciel, mais comme système harmonique du monde civil. Pour voir l'homme, Herder s'est placé dans la nature; Vico dans l'homme même, dans l'homme s'humanisant par la société. C'est encore par la que mon vieux Vico est le véritable prophète de l'ordre nouveau qui commence, et que son livre mérite le non qu'il osa lui donner : Scienza Nuova.

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