Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Revue générale de l'architecture et des travaux publics. Journal des architectes, des archéologues, des ingénieurs et des entrepreneurs, publié sous la direction de son fondateur, M. César Daly. Gr. in-4, 40 p., avec 12 planches; six fois par an. Morel et Ce. 40 fr.

La 22e année, correspondant au XIXe vo.l, a commencé à paraître en 1861 et sera terminée en 1862. Les abonnés reçoivent

gratis la Gazette du bâtiment.

Revue numismatique, publiée par J. de Witte et A. Longpérier.Gr. in-8,80 p.; six fois par an. Ch. Rollin.

Même prix pour les départements.

16 fr.

- L'an

[blocks in formation]

NECROLOGIE ARTISTIQUE DE L'ANNÉE 1861

ÉCOLE FRANÇAISE

Nous répéterons ce que nous disions en 1860: nous n'avons pas de critique à faire; d'autres se sont chargés ou se chargeront de ce soin. Nous nous sommes efforcé avant tout de fournir des documents exacts; nous nous sommes de préférence étendu sur le compte des artistes provinciaux dont la mort passe trop souvent inaperçue à Paris. Nous terminons par une simple liste des artistes appartenant aux écoles étrangères.

E. B. DE L.

AVISSEAU (Charles), habile céramiste, fils d'un potier, naquit à Tours le 25 décembre 1796. Sans éducation première, sans fortune et sans soutien, il retrouva après de longs tâtonnements le secret de Palissy pour la confection des faïences. C'est dans la faïencerie de M. le baron de Bezenval, à Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loire), où il était entré comme peintre, que sa vocation se révéla. Son plus beau plat figure au musée céramique de Sèvres. On retrouve de ses œuvres en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et au musée de Tours. Avisseau était d'une grande modestie, il a vécu pauvre et il est mort pauvre dans sa ville natale, le 6 février dernier. BELOT, ancien marchand de couleurs et ancien conservateur des tableaux de S. M. le roi Louis-Philippe; décédé chevalier de la Légion d'honneur, à Paris, le 13 décembre, âgé de 79 ans.

BOUNY (Pierre-Paul-Charles), peintre de genre, de paysages et de portraits, est né à Sainte-Foy (Gironde), en 1820; il était élève de Drolling. Il a pris part aux Salons de 1848, 1849, 1850, 1853, 1857, 1859 et 1861 (posthume). Il est décédé à Paris, au mois de février.

BRIAN (Joseph) aîné, sculpteur, élève de Bosio, naquit à Avignon le 21 janvier 1801; il partagea en 1829, avec M. Antoine Etex, le second grand prix de Rome dont le sujet était la Mort d'Hyacinthe. Il obtint en 1832 du gouvernement la faveur de pouvoir faire un séjour à Rome de deux années. Brian a pris part aux Salons de 1836, 1840, 1844, 1859 et 1861. On lui doit la statue de Guillaume Budé à l'Hôtel de Ville de Paris; le Fronton du pavillon Larue au Louvre, en collaboration avec son frère puîné, M. Louis Brian; à. Avignon, la statue de Molière, au théâtre; la figure en bronze, sur le rocher de la ville, de Jacques Althen, celui qui importa la garence en France; son dernier ouvrage est une statue de la duchesse d'Ossuna. J. Brian est mort le 1er mai.

DARBOIS (Pierre-Paul), professeur de sculpture à l'École des Beaux-Arts de Dijon depuis 1829 et conservateur adjoint du Musée, est né à Dijon le 11 janvier 1785. Il était

élève de François Devosge et de Nicolas Bornier. Darbois s'est occupé de miniature avec succès, et s'est livré à l'enseignement du dessin. Il a laissé de nombreux ouvrages en sculpture; le Musée de sa ville natale possède, notamment, la statue de Turnus portant l'incendie dans la flotte des Troyens (1832); une Pécheresse pénitente qui a figuré au Louvre en 1837, seule fois que Darbois ait exposé; un Jongleur (1840); les bustes de Chartraire de Montigny, l'un des fondateurs de l'École de Dijon; F. Lecoulteux, ancien préfet de la Côte-d'Or; P.-P. Prudhon; Anatole Devosge fils; on lui doit un Saint Bernard, dans l'église de l'asile des Aliénés de Dijon, et une Minerve, statue colossale en pierre, dans la façade de l'Hôtel de Ville. Darbois est décédé le 30 septembre à Dijon.

DENNE-BARON (Sophie) (Mme), femme de poëte Pierre-Jacques-Réné-Denne-Baron, le chaleureux traducteur des Élégies de Properce, naquit à Paris, le 4 avril 1785. Madame Denne-Baron fut l'ornement de la société de son temps; elle appartenait à cette génération bien trempée qui s'en va; douée des plus hautes qualités de l'intelligence, elle a été avant tout épouse tendre, mère dévouée. Écrivain spirituel, musicienne consommée, nous la rangerons en outre au nombre des plus gracieux élèves d'Augustin; son extrême modestie l'a toujours empêchée de prendre part aux expositions publiques, bien que plus d'une fois elle ait préparé pour son habile maître des miniatures, car elle possédait sa confiance. Nous connaissons d'elle de délicieux portraits. Comme écrivain, elle a collaboré à la Gazette des Femmes, au Dictionnaire de la conversation; elle a traduit en vers la Pharmacopée de Virgile; on lui doit des nouvelles, des écrits pour la jeunesse; enfin, comme musicienne, elle a laissé diverses compositions gravées, notamment le Cantique des Cantiques, que son mari avait mis en vers. Madame Denne-Baron est morte à Paris le 23 octobre, laissant un fils, digne héritier du nom, M. Dieu-Donné Denne-Barron, connu par ses compositions musicales et ses écrits sur l'histoire de la musique et des musiciens en France.

DIÉBOLT (Georges), sculpteur, né à Dijon (Côte-d'Or), le 6 mai 1816, est mort à Paris le 7 novembre. Il était élève de Ramey et Dumont et partagea en 1841 le premier grand prix de Rome avec M. Charles Joseph Godde. Le sujet était la Mort de Démosthènes. Il obtint une médaille de 2o classe en 1848, une de 1re en 1852 et fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 26 juillet 1853. Il a pris part aux Salons de 18481852, 1853, 1855 et 1859. L'artiste laisse inachevés : le buste de madame la comtesse de Paiva, la statue d'Aristarque, un buste de S. M. l'Impératrice, et un groupe en marbre, Héro et Léandre.

DUMÉE (Edme), peintre décorateur, est né à Tanlay, arrondissement de Tonnerre (Yonne), le 15 novembre 1792; ayant quitté en 1814 le service militaire, il entra dans l'atelier de Cicéri pour se livrer exclusivement à son goût pour la peinture; il a pris part aux Salons de 1831, 1833 et 1834 où ses aquarelles furent remarquées; en 1830, il vint se fixer à Rouen, pour ne s'y occuper que de décorations; le théâtre de la ville lui doit les décors de Robert le Diable, des Huguenots, de la Juive, etc.; il quitta le théâtre en 1852, à la suite de déboires qui avaient même porté préjudice à sa fortune, et ne s'occupa plus que de donner des leçons de dessin et de faire des aquarelles fort recherchées des amateurs rouennais. Dumée est mort le 27 janvier, avec le titre de conservateur du matériel théâtral de la ville. Nous renverrons les lecteurs au Journal de Rouen du 30 janvier 1861, qui contient les discours prononcés sur sa tombe, et qui renferment de précieux documents sur la carrière d'un modeste et laborieux artiste dont la vie s'est écoulée hors de Paris, et qui, pour ce motif, a été trop tôt oubliée.

FECHNER (Edouard,, peintre, pastelliste et aquarelliste, est né en Saxe; il était élève de M. Retsch, et nous le plaçons dans l'école française parce qu'il a figuré à tous nos Salons; nous ne connaissons rien sur son compte, sinon qu'il a pris part aux expositions de 1827, 1833, 1834, 1835, 1836, 1837, 1838, 1839, 1840, 1852 et 1857; il est mort dans le premier trimestre de l'année. La vente de sa collection a eu lieu le 3 mai, après son décès, par le ministère de Me Vaunois.

FORT (Jean-Antoine-Siméon), aquarelliste, peintre de paysages, naquit à Valence (Drôme), le 28 août 1793. Il était élève de Christian Brune. Il obtint une médaille de 2o classe en 1831, une de 1re classe en 1836, et fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 4 juin 1842. Il a pris part aux Salons de 1824, 1827, 1831, 1833, 1834, 1835, 1836, 1837, 1838, 1839, 1840, 1841, 1842, 1843, 1845, 1846, 1847, 1848, 185J, 1852, 1853, 1857 et 1859. Siméon Fort est décédé à Paris, le 24 décembre, rue du Cherche-Midi, 32.

FRANÇOIS (Jules), graveur, élève de M. Henriquel-Dupont, est né à Paris, le 24 décembre 1809; il est décédé à Neuilly, le 16 octobre. C'est à tort qu'on a annoncé qu'il avait d'abord été ciseleur; c'est son frère, M. Alphonse François, si souvent son collaborateur, qui commença par faire de la ciselure et de l'orfévrerie. J. François obtint une médaille de 3o classe en 1847, une de 2o classe en 1851, une de 1re classe en 1853, rappelée en 1859, et fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 12 juillet 1859. Il a pris part aux Salons de 1841, 1842, 1847, 1850, 1853 et 1859. J. François fit d'abord de l'imagerie et de l'histoire naturelle, puis il fournit à M. Furne un portrait de Racine, et pour l'édition de la Bible, un Christ couronné d'épines, Adam et Ève, la Vision d'Ézéchiel. L'habile graveur se voua ensuite presque exclusivement à la reproduction de l'œuvre de Paul Delaroche. On lui doit encore le Galant militaire, d'après le tableau de Terburg; la planche appartient à la calcographie du Louvre. Il laisse inachevée la gravure du tableau de M. Gérôme, le Roi Candaule. (Salon de 1859.)

GARNAUD (Antoine-Martin), architecte et lithographe, élève de Vaudoyer, naquit à Paris, le 30 novembre 1796. Il remporta, en 1817, le premier grand prix de Rome, sur un Conservatoire de musique. Il obtint une médaille de 3o classe en 1838, une de 1re classe en 1848, rappelée en 1859, et fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 12 août 1859. Il a pris part aux Salons de 1827, 1831, 1833, 1836, 1838, 1839, 1840, 1843, 1844, 1845, 1848, 1849, 1850, 1852, 1855, 1857 et 1859. On lui doit des ouvrages ou des restaurations à Pola (Istrie), à Rome, à Toulouse, à Lyon et la chapelle de Decazeville. Il obtint le n° 3 au concours ouvert en 1861 pour un projet d'Opéra, dont il avait proposé dès 1480 une première pensée. Nous citerons deux lithographies de lui d'après des études faites à Rome, État du château de l'Eau Jules (lithographie Delaporte); Trophée vulgairement appelé de Marius (lithographie de l'Anglumé). Il laisse en cours de publication, chez Gidde, Études sur l'architecture chrétienne, depuis le hameau jusqu'à l'église métropolitaine. Garnaud est décédé à Paris, rue de Seine, 31, le 19 décembre.

GÉNIOLE (Alfred-André), peintre de genre, de portraits et d'aquarelles, est né à Nancy (Meurthe), le 1er janvier 1813. Il était élève de Gros. Il a pris part aux Salons de 1839, 1841, 1842, 1848 et 1851; il est mort à Bicêtre, le 12 janvier, et nous renverrons les lecteurs à l'article que lui a consacré le journal la Presse (17 janvier 1861).

GIRAUD (Me Appoline), peintre sur porcelaine, élève de Me Durand, née à la Guadeloupe, le 8 février 1836, décédée à Paris, 333, rue Saint-Martin, le 12 février. Cette

jeune artiste n'a pris part qu'au Salon de 1861, où elle avait exposé la Vertu raffermie, d'après Perrin.

GRIFFOUL-DORVAL (Bernard), sculpteur, naquit le 16 mars 1788, à Toulouse, où son père, sous le pseudonyme de Dorval, remplissait au théâtre les rôles de caractère. Entraîné par sa vocation, le jeune Griffoul résista aux sollicitations qui lui étaient adressées pour la carrière théâtrale. Il entra, en 1807, à l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de sa ville natale, et suivit les cours de Lucas. Après avoir obtenu, à Toulouse, toutes les récompenses qu'il y pouvait obtenir, il partit pour Paris (1812), et entra dans l'atelier de Cartellier jusqu'en 1814, qu'il lui fallut répondre à la levée des 300,000 hommes. Au retour de la paix, il dut se livrer à l'enseignement pour venir en aide à sa vieille mère, que son père avait laissée sans fortune. Il fut successivement professeur dans divers établissements particuliers, jusqu'à l'année 1826, où il fut appelé comme professeur à l'École de Toulouse, d'où il était sorti, fonctions qu'il a exercées avec conscience, talent et abnégation, jusqu'à sa mort, arrivée le 16 novembre. Griffoul, comme tous les artistes qui se vouent, en province, à l'enseignement, a laissé peu de traces à Paris, n'ayant pris part à aucun Salon. Toutefois son mérite fut apprécié, et il obtint la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Nous citerons parmi ses œuvres le Buste de la duchesse d'Angoulême (1815), multiplié par le moulage (1816); la Vierge conduisant l'enfant Jésus, groupe en terre cuite pour la Maison des Sœurs de Charité à Bruyère (HauteGaronne) (1817); la ville d'Auch dédiant un autel à la Sainte Vierge et à saint Louis, bas-relief à la cathédrale d'Auch (1818); statue de la Vierge, à l'église de la Dalbade, à Toulouse; la Sainte Vierge et l'enfant Jésus (1819), dans la même église; le buste du chevalier Deville, pour la Salle des Illustres, au Capitole de Toulouse (1827); d'autres statues pour la chapelle des Carmélites et le petit séminaire de la même ville (1838); la statue colossale de Riquet, exécutée en marbre et placée sur les francs bords du canal du Midi, à l'extrémité de l'allée Louis-Napoléon, à Toulouse (1851); la statue du général Compans, érigée à Salies (Haute-Garonne), etc. Son dernier ouvrage (1861) est une statue en marbre de la Vierge immaculée conception. Nous regrettons que l'espace nous soit limité. Nous ajouterons cependant qu'on doit à Griffoul-Dorval un écrit estimable: Essai sur la sculpture en basrelief ou règles particulières à observer dans la pratique de cet art..... · Toulouse, imp. de Caunes, 1821, in-8. Nous renverrons, au surplus, nos lecteurs à la trèscomplète Notice nécrologique (d'où nous avons extrait ce qui précède), que M. Urbain Vitry, inspecteur de l'École des Beaux-Arts et des Sciences industrielles de Toulouse, a insérée dans le journal de cette ville, le 3 décembre 1861.

HURTREL (Arsène-Charles-Narcisse), né à Lille, le 25 juin 1817, y est décédé le 1os décembre. Il était élève des Écoles académiques de cette ville, dirigées par M. Édouard Liénard. Entré dans l'atelier de M. Ingres en 1835, il suivit à Rome, à ses frais, son illustre maître, lorsqu'il y fut appelé comme directeur de notre École. Hurtrel a pris part aux Salons de 1841, 1845, 1848, 1855, 1857 et 1861. En 1848, il exposa en outre, sous le prénom de Jules, deux tableaux, le Soir et le Matin, afin de pouvoir faire figurer quatre toiles au lieu de deux, nombre auquel le règlement avait limité l'envoi de chaque exposant. Il a également exposé à Bruxelles en 1854, et à Boulogne-sur-Mer en 1856. On lui doit notamment une copie de la Vierge à la Chaise, exécutée à Florence (1839), à l'École des Beaux-Arts; l'Apothéose de saint Chrysole (1845), à l'église de Comines (Nord); le Couronnement de la Vierge, à l'église de Beaucamps (Nord); Jésus-Christ appelant à lui les petits enfants, à l'église Saint-Étienne de Lille. Son tableau exposé en 1855, Un petit chou, s'il vous plait,

« PreviousContinue »