Page images
PDF
EPUB

Dyck; Velazquez et Murillo, etc. On en trouve, chez le libraire Mayer, Büchel, no 43, la description par W. Bürger, avec le catalogue complet, traduit du docteur Waagen, de Berlin.

D'Aix-la-Chapelle à Cologne, 1 heure et demie en chemin de fer. Il est entendu qu'en Allemagne on voyage toujours dans les wagons de seconde classe, aussi comfortables que les voitures de première classe en France. On peut donc dîner à Cologne (1), le second jour, et aller donner un coup d'œil aux églises, le soir. Troisième jour avec de l'activité on peut tout voir ·

La cathédrale (le Dom), où l'on doit se faire ouvrir le fameux Dombild (tableau de la cathédrale), triptyque représentant l'Adoration des Mages, peint en 1410, par meister Stephan (maître Étienne) Lothener, élève de meister Wilhelm, le plus ancien peintre rhénan dont on ait conservé le nom. Stephen Lothener était de Constance, et il mourut à Cologne en 1452. A maître Wilhelm lui-même on attribue les peintures d'un retable sculpté, qui orne la chapelle Saint-Jean. 15 silbergroschen (environ 2 francs) à payer pour voir le Dombild et circuler dans le chœur. 1 thaler (3 francs 75 centimes) en sus, pour voir le trésor et la châsse des Trois Rois. Défense de circuler dans l'église pendant les offices du culte.

On doit entrer aussi dans Sainte-Marie-du-Capitole, dans SainteUrsule, dans Saint-Géréon, dans Saint-Cunibert, dans l'église des Apôtres, etc., où sont conservées quelques anciennes peintures trèsprécieuses, et dans Saint-Pierre, où est le célèbre Martyre de saint Pierre, peint par Rubens, pour le banquier Jabach. Quant à la maison où « naquit Rubens » et où mourut Marie de Médicis, dans la Sternen strasse, on peut toujours aller lire l'inscription sur la porte. Mais il faut croire maintenant, d'après les documents découverts par M. Backhuizen van der Brinck, archiviste de La Haye, que Rubens est né à Siegen, dans le comté de Nassau.

Le Musée, installé aujourd'hui dans un nouveau bâtiment voisin de la cathédrale, est presque entièrement composé de

(1) Hôtel de Hollande, donnant sur le quai; hôtel Vittoria, Heumarkt (place du Marché au foin); hôtel de Russie, bon petit hôtel, Friedrich Wilhelm strasse, etc.

tableaux primitifs de l'école allemande encore Stephan Lothener, un Jugement dernier, très-curieux; Israel van Meckenen, Martin Schön, van Schoorl le Hollandais, Wohlgemuth, le maître d'Albrecht Dürer, et Dürer lui-même, et Cranach, et Holbein (une douzaine de portraits); on y ajoute, depuis quelques années, un choix de peinture moderne des allemands contemporains.

[graphic][subsumed][subsumed][merged small]

Les collections particulières sont très-nombreuses. La plus renommée est celle de M. Weyer (Rothgerberbach strasse), dont on a publié un catalogue allemand, accompagné d'un texte français dans une nouvelle édition de 1859, laquelle comprend 1526 numéros. On y rencontre les noms les plus illustres de toutes es écoles, maître Wilhelm et maître Stephan, Dürer et Holbein, van Eyck et Memling, Rubens et van Dyck, Lucas de Leyde et Rembrandt, Cuijp et Hobbema, Giorgione et Titien, Velazquez et

[graphic][subsumed]

Murillo, etc. Tenez que la plupart de ces tableaux sont apocryphes, mais il y en a beaucoup de superbes ou de rares, même parmi ceux qui sont mal attribués.

La collection de M. Neven est très-intéressante pour les maîtres hollandais: Jan Steen, Ruisdael, et autres, en belle qualité, même un Jan van der Meer de Delft le Géographe, répétition du tableau appartenant à M. Dumont, de Cambrai.

:

M. Ruhl possède aussi un van der Meer, une Rue dans une ville hollandaise, les mêmes maisons à peu près que dans un tableau qui nous appartient. Il y a encore d'autres maîtres peu communs : Theodor de Keijser, Salomon Koninck, Jan van Kessel d'Amsterdam, Godfried Campbuijsen, Sorgh, etc.

Avec le temps il faudrait également obtenir l'entrée des autres collections particulières, chez M. Merlo, l'auteur d'un excellent livre sur les maîtres colonais, chez MM. Essingh, Oppenheim, Clavi (autrefois collection Zanoli), Kerp, Kyll, Dormagen, chez madame Schaffhausen, etc.

Voulez-vous passer le quatrième jour à Cologne? soit. Cologne est une belle ville et le Rhin est bien beau à voir couler. Et tant d'églises curieuses, surtout pour les archéologues!

Alors, partons dès le matin, le cinquième jour, pour Mayence : 5 heures et demie de chemin de fer. On doit faire en sorte de se placer dans son wagon à une fenêtre de gauche, pour voir la filée du Rhin, que l'on côtoie presque toujours. Inutile de s'arrêter à Bonn, la ville des étudiants, pour saluer la statue de Beethoven, sur la place de la Cathédrale. Nous brûlerons aussi Coblentz, la ville des émigrés, bien que ses vieilles églises ne manquent pas d'intérêt.

Le Musée de Mayence a été fondé au temps où cette ville était le chef-lieu du département du Mont-Tonnerre, et M. Clément de Ris ne s'est pas gêné pour le comprendre dans son ouvrage intitulé les Musées de province. C'est son affaire, à régler avec l'Allemagne. Le catalogue en allemand est plein de fausses attributions et fort mal disposé, avec des numérotages différents pour les différents sujets. La collection d'ailleurs est peu importante, et il faut en rayer les Velazquez, les Titien, les Rembrandt, etc. Mais il y a

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][merged small]
« PreviousContinue »