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ESSAI D'UN CATALOGUE

DE

L'OEUVRE DE CHARLES LE BRUN"

Nicolas Le Brun, sculpteur du chancelier Séguier, marié à Jullianne Le Bé, fille unique de Henri Le Bé, maître d'écriture de Louis XIII et ancien libraire à Troyes, eut de ce mariage trois fils. Le second, nommé Charles, fut baptisé à Paris, le dimanche 24 février 1619, en l'église Saint-Nicolas-des-Champs, rue SaintMartin.

Dès l'âge de neuf ans, Charles Le Brun avait sculpté en bois un petit Bacchus, que depuis on a fait mouler; il modelait dès lors avec assez de goût des têtes et des ornements, pour aider son père dans les travaux exécutés chez le chancelier Séguier. Celui-ci, s'intéressant aux premiers essais de l'enfant artiste, le fit entrer, en 1630, à l'âge de onze ans, dans l'atelier de Simon Vouet, et douze ans après, en 1642, il l'envoyait à Rome, pour trois années, en lui assurant une pension annuelle de mille livres (qui représentent au taux actuel de l'argent environ 6,000 francs). Nicolas Poussin, qui déjà avait vu avec satisfaction plusieurs tableaux de Charles Le Brun à Paris, dirigea lui-même les études de ce jeune peintre pendant son séjour à Rome.

Charles Le Brun, le premier des fondateurs de l'Académie royale de peinture et de sculpture, le 1er février 1648, en fut nommé recteur

(1) Ce catalogue de tableaux et de dessins, le premier qui ait été fait de l'œuvre de Charles Le Brun, n'est pas encore complet, malgré son étendue et le nombre de renseignements curieux qu'il renferme. Nous renverrons donc, pour le compléter, au catalogue de l'œuvre gravé du maître, qu'on trouve dans le III volume du Cabinet des singularitez d'Architecture, Peinture, Sculpture ou Graveure, par Florent le Comte (Paris, 1700, 3 vol. in-12). P. L.

le 6 juillet 1655, et chancelier le même jour. Il devint, le 8 mars 1663, directeur de la Manufacture royale des meubles de la couronne (les Gobelins), aux appointements de 12,000 livres (environ 72,000 francs de notre monnaie). Le surintendant Fouquet lui donnait également une pension annuelle de 12,000 livres, en dehors des prix énormes fixés pour ses ouvrages. En 1661, Louis XIV lui accorda des lettres de noblesse et le créa son premier peintre, en juillet 1662, et garde des dessins et tableaux de son cabinet.

En 1677, l'Académie de Saint-Luc, à Rome, le nomma Prince, c'est-à-dire directeur. Dans un acte imprimé en 1672 il est qualifié : << Chancelier et principal recteur de l'Académie. » Il mourut à Paris, aux Gobelins, le 12 février 1690, et fut enterré à Saint-Nicolasdu-Chardonnet, rue Saint-Victor, en la chapelle Saint-Charles, où l'on conserve encore le monument que lui fit élever sa veuve. (Voir son épitaphe dans la Description de Paris, par Piganiol de la Force, t. V, page 324 de l'édition de 1765.)

TABLEAUX, DESSINS ET GRAVURES

ANCIEN TESTAMENT

1. Dieu le Père, dans une gloire, porté sur les ailes des anges, ayant auprès de lui les figures allégoriques de la Foi, de la Charité, de la Pureté et de l'Obéissance chrétiennes.

Cette grande fresque décorait la voûte de la chapelle du château de Sceaux; elle a été détruite avec le château.

Gravé en cinq planches par Audran.

2. Le Père éternel, dans une gloire, adoré par plusieurs anges. Fresque peinte à la voûte de la tribune de l'église de la Sorbonne, à Paris.

3. Le Père éternel, dans sa gloire, entouré d'anges.

Ce croquis est au musée de Nantes.

4. Saint Michel foudroyant les anges rebelles. (H. 1 m. 60. L. 1 m. 50.)

Ce tableau, qui est maintenant au Louvre, n. 67, fut peint d'après une grande esquisse préparée pour les peintures de la voûte de l'ancienne chapelle du château de Versailles. On sait que cette fresque ne fut jamais exécutée.

Gravé par Alexis Loir.

5. Can tuant Abel.

Ce tableau était dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il fut probablement détruit par l'incendie qui consuma cette bibliothèque en 1794.

6. Le Sacrifice d'Abraham.

Gravé par Desplaces.

7. Les Filles de Jethro insultées par les bergers et accusées par Moïse. (H. 3 pieds 8 pouces. L. 3 p. 5 pouces.)

Ce tableau, peint en 1585 et présenté à Louis XIV le 4 avril 1686, était autrefois au châteaude Versailles, dans le salon du billard; il figurait, en 1802, dans le musée de l'École française à Versailles.

Gravé par B. Audran.

8. Jethro donnant en mariage sa fille aînée à Moïse.

Ce tableau, peint en 1687, et présenté à Louis XIV le 26 mars 1688, était le pendant du précédent. Il se trouvait aussi, en 1802, au musée de l'École française à Versailles.

Gravé par Benoît Audran.

9. Le Serpent d'airain élevé dans le désert par les Israélites.

Grand tableau peint pour le réfectoire du couvent de Piepus (tiers-ordre de saint François), au faubourg Saint-Antoine.

Gravé par Benoît Audran.

Cette composition fut exécutée en tapisserie rehaussée d'or à la Manufacture royale des Gobelins.

10. Le Serpent d'airain.

Petit tableau que Le Brun avait peint, sans doute, d'après la composition précédente, pour un de ses amis, nommé Lenoir.

11. Abigail offrant des présents à David.

Dessin à la plume et lavé. Au musée du Louvre.

12. Le Sacrifice de Jephté.

Ce tableau, peint sur une toile ronde de quatre pieds de diamètre, faisait partie du cabinet de Lalive de Jully, lequel fut vendu 652 livres en mars 1777.

Il y en a une répétition dans la Galerie de Florence.

13. Un Ange annonçant à Manné qu'elle aurait un fils qui sera Samson.

Gravé par Desplaces.

14. Le Sacrifice d'Élie.

Gravé par Desplaces.

15. Suzanne défendue par Daniel contre les deux vieillards qui l'accusaient.

Tableau commandé pour la décoration de la troisième Chambre des Enquêtes au Palais de Justice, par Hervé, conseiller au Parlement de Paris.

16. Daniel dans la fosse aux lions.

Ce tableau est au musée de Caen.

17. L'Histoire de Tobie.

Dessins qui ont été exécutés en tapisserie pour M. de Valdor, envoyé de l'évêque de Liége à la cour de France.

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