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DE

LA PHILOSOPHIE

DE L'HISTOIRE.

LIVRE PREMIER.

DES PRINCIPES.

ARGUMENT.

On ne peut déterminer quelles lois observe la civili-
sation dans son développement, sans remonter à son
origine. L'auteur prouve d'abord la nécessité de suivre
dans cette recherche une nouvelle méthode, par l'insuf-
fisance et la contradiction de tout ce qu'on a dit sur
l'histoire ancienne jusqu'à la seconde guerre punique
(chap. I).—Il expose ensuite, sous la forme d'axiomes,
les vérités générales qui font la base de son système
(chap. II). — Il indique enfin les trois grands principes
d'où part la Science nouvelle, et la méthode qui lui est
propre (chap. III et IV).

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CHAPITRE I. - TABLE CHRONOLOGIQUE.
- Vaines pré-
tentions des Égyptiens à une science profonde et à une
antiquité exagérée. Le peuple hébreu est le plus ancien
de tous. Division de l'histoire des premiers siècles en
trois périodes. — 1. Déluge. Géants. Age d'or. Premier
Hermès. 2. Hercule et les Héraclides. Orphée. Second
Hermès. Guerre de Troie. Colonies grecques de l'Italie
et de la Sicile. - 3. Jeux olympiques. Fondation de
Rome. Pythagore. Servius Tullius. Hésiode, Hippocrate
et Hérodote. Thucydide; guerre du Péloponèse. Xéno-
phon; Alexandre. Lois Publilia et Petilia. Guerre de
Tarente et de Pyrrhus. Seconde guerre punique.

Dans ce chapitre, l'auteur jette en passant les fonde-
ments d'une critique nouvelle 1o La civilisation de
chaque peuple a été son propre ouvrage, sans commu-
nication du dehors; 2° on a exagéré la sagesse ou la
puissance des premiers peuples; 3o on a pris pour des
individus des êtres allégoriques ou collectifs (Hercule,
Hermès).

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CHAP. II. AXIOMES. 1-22. Axiomes généraux.
23-114. Axiomes particuliers. — 1-4. Réfutation des opi-
nions que l'on s'est formées jusqu'ici sur les commen-
cements de la civilisation.-5-15. Fondements du vrai.
Méditer le monde social dans son idée éternelle.-16-22.
Fondements du certain. Apercevoir le monde social dans
sa réalité. 23-28. Division des peuples anciens en
hébreux et gentils. Déluge universel. Géants.-28-38.
Principes de la théologie poétique. 31-40. Origine de
l'idolâtrie, de la divination, des sacrifices.-41-46. Prin-
cipes de la mythologie historique. 47-62. Poétique.
47-49. Principe des caractères poétiques. 50-62.
Suite de la poétique. Fable, convenance, pensée, expres-
sion, chant, vers.— 63-65. Principes étymologiques. —
66-96. Principes de l'histoire idéale. 70-84. Origine

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des sociétés. 84-96. Ancienne histoire romaine.
97-103. Migrations des peuples. 104-114. Principes
du droit naturel.

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démonstration historique de la Providence; elle trace
le cercle éternel d'une histoire idéale, dans lequel
tourne l'histoire réelle de toutes les nations. Elle s'appuie
sur une critique nouvelle, dont le criterium est le

sens commun du genre humain. Cette critique est le
fondement d'un nouveau système du droit des gens.
Preuves philologiques, tirées de l'interprétation des
fables, de l'histoire des langues, etc.

CHAPITRE PREMIER.

TABLE CHRONOLOGIQUE, OU PRÉPARATION DES MATIÈRES
QUE DOIT METTRE EN OEUVRE LA SCIENCE NOUVELLE.

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La table chronologique que l'on a sous les yeux
embrasse l'histoire du monde ancien, depuis le
déluge jusqu'à la seconde guerre punique, en com-
mençant par les Hébreux, et continuant par les
Chaldéens, les Scythes, les Phéniciens, les Égyp-
tiens, les Grecs et les Romains. On y voit figurer
des hommes ou des faits célèbres, lesquels sont
ordinairement placés par les savants dans d'autres
temps, dans d'autres lieux, ou qui même n'ont
point existé. En récompense nous y tirons des té-
nèbres profondes où ils étaient restés ensevelis,
des hommes et des faits remarquables, qui ont
puissamment influé sur le cours des choses hu-
maines; et nous montrons combien les explications
qu'on a données sur l'origine de la civilisation,
présentent d'incertitude, de frivolité et d'incon-
séquence.

Mais toute étude sur la civilisation païenne doit
commencer par un examen sévère des prétentions
des nations anciennes, et surtout des Égyptiens,
à une antiquité exagérée. Nous tirerons deux uti-
lités de cet examen: celle de savoir à quelle épo-
que, à quel pays il faut rapporter les commence-
ments de cette civilisation; et celle d'appuyer par
des preuves, humaines à la vérité, tout le système
de notre religion, laquelle nous apprend d'abord
que le premier peuple fut le peuple hébreu, que le
premier homme fut Adam, créé en même temps
que ce monde par le Dieu véritable.

Notre chronologie se trouve entièrement con-
traire au système de Marsham, qui veut prouver
que les Égyptiens devancèrent toutes les nations
dans la religion et dans la politique, de sorte que
leurs rites sacrés et leurs règlements civils, trans-
mis aux autres peuples, auraient été reçus des
Hébreux avec quelques changements. Avant d'exa-
miner ce qu'on doit croire de cette antiquité, il
faut avouer qu'elle ne paraît pas avoir profité beau-
coup aux Égyptiens. Nous voyons dans les Stro-
mates de saint Clément d'Alexandrie, que les livres

1 Nous n'avons pas cru devoir la reproduire.

de leurs prêtres, au nombre de quarante-deux,
couraient alors dans le public, et qu'ils contenaient
les plus graves erreurs en philosophie et en astro-
nomie. Leur médecine, selon Galien, De Mediciná
mercuriali, était un tissu de puérilités et d'impos-
tures. Leur morale était dissolue, puisqu'elle per-
mettait, qu'elle honorait même la prostitution.
Leur théologie n'était que superstitions, prestiges
et magie. Les arts du fondeur et du sculpteur res-
tèrent chez eux dans l'enfance; et quant à la ma-
gnificence de leurs pyramides, on peut dire que la
grandeur n'est point inconciliable avec la barbarie.

C'est la fameuse Alexandrie qui a ainsi exalté
l'antique sagesse des Égyptiens. La cité d'Alexandre
unit la subtilité africaine à l'esprit délicat des Grecs,
et produisit des philosophes profonds dans les cho-
ses divines. Célébrée comme la mère des sciences,
désignée chez les Grecs par le nom de nós, la ville
par excellence, elle vit son Musée aussi célèbre
que
l'avaient été à Athènes l'académie, le lycée et
le portique. Là s'éleva le grand prêtre Manéton,
qui donna à toute l'histoire de l'Égypte l'interpré-
tation d'une sublime théologie naturelle, précisé-
ment comme les philosophes grecs avaient donné
à leurs fables nationales un sens tout philosophi-
que (Voy. le commencement du livre II). Dans ce
grand entrepôt du commerce de la Méditerranée et
de l'Orient, un peuple si vaniteux 2, avide de super-
stitions nouvelles, imbu du préjugé de son anti-
quité prodigieuse et des vastes conquêtes de ses
rois, ignorant enfin que les autres nations païennes
avaient pu, sans rien savoir l'une de l'autre, con-
cevoir des idées uniformes sur les dieux et sur les
héros, ce peuple, dis-je, ne put s'empêcher de
croire que tous les dieux des navigateurs qui ve-
naient commercer chez lui, étaient d'origine égyp-
tienne. Il voyait que toutes les nations avaient leur
Jupiter et leur Hercule; il décida que son Jupiter
Ammon était le plus ancien de tous, que tous les
Hercules avaient pris leur nom de l'Hercule Égyp-

tien.

Diodore de Sicile, qui vivait du temps d'Au-
guste, et qui traite les Égyptiens trop favorable-
ment, ne leur donne que deux mille ans d'anti-
quité, encore a-t-il été réfuté victorieusement par

2 Gloria animalia; et dans Tacite : Gens novarum re-
ligionum avida.

Giacomo Cappello dans son Histoire sacrée et égyptienne. Cette antiquité n'est pas mieux prouvée par le Pimandre. Ce livre que l'on a vanté comme contenant la doctrine d'Hermès, est l'œuvre d'une imposture évidente. Casaubon n'y trouve pas une doctrine plus ancienne que le platonisme, et Saumaise ne le considère que comme une compilation indigeste.

L'intelligence humaine, étant infinie de sa nature, exagère les choses qu'elle ignore, bien au delà de la réalité. Enfermez un homme endormi dans un lieu très-étroit, mais parfaitement obscur, l'horreur des ténèbres le lui fait croire certainement plus grand qu'il ne le trouvera en touchant les murs qui l'environnent. Voilà ce qui a trompé les Égyptiens sur leur antiquité.

Même erreur chez les Chinois, qui ont fermé leur pays aux étrangers, comme le firent les Égyptiens jusqu'à Psammétique, et les Scythes jusqu'à l'invasion de Darius, fils d'Hystape. Quelques jésuites ont vanté l'antiquité de Confucius, et ont prétendu avoir lu des livres imprimés avant JésusChrist; mais d'autres auteurs, mieux informés, ne placent Confucius que cinq cents ans avant notre ère, et assurent que les Chinois n'ont trouvé l'imprimerie que deux siècles avant les Européens. D'ailleurs la philosophie de Confucius, comme celle des livres sacrés de l'Égypte, n'offre qu'ignorance et grossièreté dans le peu qu'elle dit des choses naturelles. Elle se réduit à une suite de préceptes moraux dont l'observance est imposée à ces peuples par leur législation.

avec

Dans cette dispute des nations sur la question de leur antiquité, une tradition vulgaire veut que les Scythes aient l'avantage sur les Égyptiens. Justin commence l'histoire universelle par placer même avant les Assyriens deux rois puissants, Tanaïs le Scythe, et l'égyptien Sésostris. D'abord Tanaïs part avec une armée innombrable pour conquérir l'Égypte, ce pays si bien défendu par la nature contre une invasion étrangère. Ensuite Sésostris, une armée non moins nombreuse, s'en va subjuguer la Scythie, laquelle n'en reste pas moins inconnue jusqu'à ce qu'elle soit envahie par Darius. Encore à cette dernière époque, qui est celle de la plus haute civilisation des Perses, les Scythes se trouvent-ils si barbares, que leur roi ne peut répondre à Darius qu'en lui envoyant des signes matériels, sans pouvoir même écrire sa pensée en hieroglyphes. Les deux conquérants traversent l'Asie avec leurs prodigieuses armées, sans la soumettre ni aux Scythes ni aux Égyptiens. Elle reste si bien indépendante, qu'on y voit s'élever ensuite la première des quatre monarchies les plus célèbres, celle des Assyriens.

La prétention de ces derniers à une haute antiquité est plus spécieuse. En premier lieu, leur pays est situé dans l'intérieur des terres, et nous démontrerons dans ce livre que les peuples habitèrent d'abord les contrées méditerranées, et ensuite les rivages. Ajoutez qu'on regarde généralement les Chaldéens comme les premiers sages du paganisme, en plaçant Zoroastre à leur tête. De la tribu chaldéenne se forma, sous Ninus, la grande nation des Assyriens, et le nom de la première se perdit dans celui de la seconde. Mais les Chaldéens ont été jusqu'à prétendre qu'ils avaient conservé des observations astronomiques d'environ vingt-huit mille ans. Josèphe a cru à ces observations antédiluviennes, et a prétendu qu'elles avaient été inscrites sur deux colonnes, l'une de marbre, l'autre de brique, qui devaient les préserver du déluge ou de l'embrasement du monde. On peut placer les deux colonnes dans le musée de la crédulité.

Les Hébreux, au contraire, étrangers aux nations païennes, comme l'attestent Josèphe et Lactance, n'en connurent pas moins le nombre exact des années écoulées depuis la création. C'est le calcul de Philon, approuvé par les critiques les plus sévères, et dont celui d'Eusèbe ne s'écarte d'ailleurs que de quinze cents ans, différence bien légère en comparaison des altérations monstrueuses qu'ont fait subir à la chronologie les Chaldéens, les Scythes, les Égyptiens et les Chinois. Il faut bien reconnaître que les Hébreux ont été le premier peuple, et qu'ils ont conservé sans altération les monuments de leur histoire depuis le commencement du monde.

Après les Hébreux, nous plaçons les Chaldéens et les Scythes, puis les Phéniciens. Ces derniers doivent précéder les Egyptiens, puisque, selon la tradition, ils leur ont transmis les connaissances astronomiques qu'ils avaient tirées de la Chaldée, et qu'ils leur ont donné en outre les caractères alphabétiques, comme nous devons le démontrer. Si nous ne donnons aux Égyptiens que la cinquième place dans cette table, nous ne profiterons pas moins de leurs antiquités. Il nous en reste deux grands débris, aussi admirables que leurs pyramides. Je parle de deux vérités historiques, dont l'une nous a été conservée par Hérodote : 1o Ils divisaient tout le temps antérieurement écoulé en trois âges, âge des dieux, âge des héros, âgé des hommes; 2° pendant ces trois âges, trois langues correspondantes se parlèrent, langue hiéroglyphique ou sacrée, langue symbolique ou héroïque, langue vulgaire, celle dans laquelle les hommes expriment, par des signes convenus, les besoins ordinaires de la vie. De même Varron, dans ce grand ouvrage Rerum divinarum et humanarum,

dont l'injure des temps nous a privés, divisait l'ensemble des siècles écoulés en trois périodes, temps obscur, qui répond à l'âge divin des Égyptiens, temps fabuleux, qui est leur âge héroïque, enfin temps historique, l'âge des hommes, dans la nomenclature égyptienne.

Des nations civilisées ou barbares, il n'en est aucune, selon l'observation de Diodore, qui ne se regarde comme la plus ancienne, et qui ne fasse remonter ses annales jusqu'à l'origine du monde.

Les Égyptiens nous fourniront encore, à l'appui de ce principe, deux traditions de vanité nationale, savoir, que Jupiter Ammon était le plus ancien de tous les Jupiters, et que les Hercules des autres nations avaient pris leur nom de l'Hercule égyptien. [An du monde 1656]. Le déluge universel est notre point de départ. La confusion des langues qui suivit eut lieu chez les enfants de Sem, chez les peuples orientaux. Mais il en fut sans doute autrement chez les nations sorties de Cham et de Japhet (ou Japet); les descendants de ces deux fils de Noé durent se disperser dans la vaste forêt qui couvrait la terre. Ainsi errants et solitaires, ils perdirent bientôt les mœurs humaines, l'usage de la parole, devinrent semblables aux animaux sauvages, et reprirent la taille gigantesque des hommes antediluviens. Mais lorsque la terre desséchée put de nouveau produire le tonnerre par ses exhalaisons, les géants épouvantés rapportèrent ce terrible phénomène à un Dieu irrité. Telle est l'origine de tant de Jupiters qui furent adorés des nations païennes. De là la divination appliquée aux phénomènes du tonnerre, au vol de l'aigle, qui passait pour l'oiseau de Jupiter. Les Orientaux se firent une divination moins grossière; ils observèrent le mouvement des planètes, les divers aspects

Est-il vrai que, dans cette période, Hermès ait porté d'Égypte en Grèce la connaissance des lettres et les premières lois? ou bien Cadmus aurait-il enseigné aux Grecs l'alphabet de la Phénicie? Nous ne pouvons admettre ni l'une ni l'autre opinion. Les Grecs ne se servirent point d'hieroglyphes comme les Égyptiens, mais d'une écriture alphabétique, encore ne l'employèrent-ils que bien des siècles après.-Homère confia ses poëmes à la mémoire des Rapsodes, parce que de son temps les lettres alphabétiques n'étaient point trouvées, ainsi que le soutient Josèphe contre le sentiment d'Appion. Si Cadmus eût porté les lettres phéniciennes en Grèce, la Béotie, qui les eût reçues la première, n'eût-elle pas dû se distinguer par sa civilisation entre toutes les parties de la Grèce?-D'ailleurs quelle différence entre les lettres grecques et les phéniciennes?—Quant à l'introduction simultanée des lois et des lettres, les difficultés sont plus grandes encore.-D'abord le mot voμos ne se trouve nulle part dans Homère. - Ensuite, est-il indispensable que des lois soient écrites? n'en existait-il

des astres, et leur premier sage fut Zoroastre. Selon nous, toutes les nations sorties de Cham et de Japhet se créèrent leurs langues dans les contrées méditerranées, où elles s'étaient fixées d'abord; puis descendant vers les rivages, elles commencèrent à commercer avec les Phéniciens, peuple navigateur qui couvrit de ses colonies les bords de la Méditerranée et de l'Océan.

[ Ans du monde 2000-2500.] Dès que les géants, quittant leur vie vagabonde, se mettent à cultiver les champs, nous voyons commencer l'âge d'or ou âge divin des Grecs, et quelques siècles après celui du Latium, l'âge de Saturne, dans lequel les dieux vivaient sur la terre avec les hommes.

Dans cet âge divin paraît d'abord le premier Hermès 1. Les Égyptiens, dit Jamblique, rapportaient à cet Hermès toutes les inventions nécessaires ou utiles à la vie sociale. C'est qu'Hermès ne fut point un sage, un philosophe divinisé après sa mort, mais le caractère idéal des premiers hommes de l'Égypte, qui, sans autre sagesse que celle de l'instinct naturel, y formèrent d'abord des familles, puis des tribus, et fondèrent enfin une grande nation. D'après la division des trois âges que reconnaissent les Égyptiens, Hermès devait être un dieu, puisque sa vie embrassait tout ce qu'on appelait l'âge des dieux dans cette nomenclature 2.

[ Ans du monde 2500. 3223. ] L'âge héroïque qui suit celui des dieux, est caractérisé par Hercule, Orphée est le second Hermès. L'Occident a ses Hercules, l'Orient ses Zoroastres qui présentent le même caractère. Autant de types idéaux des fondateurs des sociétés, et des poëtes théologiens. Si l'on s'obstine à ne voir que des hommes dans ces êtres allégoriques, que de difficultés se présentent 3! [ An du monde 2820. ] D'habiles critiques ont

pas en Égypte avant Hermès, inventeur des lettres? dira-t-on qu'il n'y eût pas de lois à Sparte où Lycurgue avait défendu aux citoyens l'étude des lettres? ne voit-on pas dans Homère un conseil des héros, Bouλn, où l'on délibérait de vive voix sur les lois, et un conseil du peuple, ayopa, où on les publiait de la même manière. La Providence a voulu que les sociétés qui n'ont point encore la connaissance des lettres se fondent d'abord sur les usages et les coutumes, pour se gouverner ensuite par des lois, quand elles sont plus civilisées. Lorsque la barbarie antique reparut au moyen âge, ce fut encore sur des coutumes que se fonda le droit chez toutes les nations européennes.

2 Les héros investis du triple caractère de chefs des peuples, de guerriers et de prêtres, furent désignés dans la Grèce par le nom d'Héraclides, ou enfants d'Hercule; dans la Crète, dans l'Italie et dans l'Asie Mineure, par celui de Curètes (quirites de l'inusité quir, quiris, Jance).

3 Orphée surtout, si on le considére comme un indi

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