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qui maintiennent l'usage des médiations, des trèves, des suspen"sions d'armes, des compositions, de la sûreté des ôtages, et d'autres "semblables.

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"Toutes ces choses n'ont pû être réglées que par quelques loix; "et comme les nations n'ont aucune autorité pour s'en imposer "les unes aux autres, il y a deux sortes de loix, qui leur servent de "règles. L'une des loix naturelles de l'humanité, de l'hospitalité, de "la fidélité, et toutes celles qui dépendent de ces premières, et qui réglent les manières dont les peuples de différentes nations doivent user entr'eux en paix et en guerre. Et l'autre est celle des "règlemens dont les nations conviennent par des Traités, ou par usages, qu'elles établissent et qu'elles observent réciproquement. "Et les infractions de ces loix, de ces traités, et de ces usages sont "réprimées par des guerres ouvertes, et par des représailles, et par "d'autres voyes proportionnées aux ruptures et aux entreprises.

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des

"Ce sont ces loix communes entre les nations qu'on peut appeler "et que nous appelons communément le droit des gens; quoique ce mot soit pris en un autre sens dans le droit romain, où l'on com"prend sous le droit des gens les contrats même; comme les ventes, "les louages, la société, le dépôt, et autres, par cette raison qu'ils "sont en usage dans toutes les nations."

(Extract from Merlin, Répertoire de Jurisprudence, vol. v. p. 291.)

"Le droit primitif des gens est aussi ancien que les hommes, et il "est par essence aussi invariable que le droit naturel; les devoirs "des enfans envers leurs pères et leurs mères, l'attachement des citoyens pour leur patrie, la bonne foi dans les conventions, n'ont jamais dû souffrir aucun changement; et ces devoirs, s'ils n'ont pas "été toujours remplis, ont toujours dû l'être.

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"Quant au droit des gens secondaire, il s'est formé, comme on l'a "déjà dit, par succession de temps. Ainsi, les devoirs réciproques "des citoyens ont commencé lorsque les hommes ont bâti des villes pour vivre en société ; les devoirs des sujets envers l'Etat ont com"mencé lorsque les hommes de chaque pays qui ne composaient "entre eux qu'une même famille soumise au seul gouvernement "paternel, ont établi au-dessus d'eux une puissance publique qu'ils "ont déférée à un ou à plusieurs d'entre eux.

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L'ambition, l'intérêt, et les autres sujets de discorde entre les 'puissances voisines, ont donné lieu aux guerres et aux servitudes personnelles; telles sont les sources funestes d'une partie de ce "second droit des gens.

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"Les différentes nations, quoique la plupart divisées d'intérêts, "sont convenues entre elles tacitement d'observer, tant en paix qu'en guerre, certaines règles de bienséance, d'humanité et de "justice, comme de ne point attenter à la personne des ambassadeurs ou autres personnes envoyées pour faire des propositions de paix ou de trève; de ne point empoisonner les fontaines; de respecter

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"les temples; d'épargner les femmes, les vieillards, et les enfans; ces usages et plusieurs autres semblables, qui par succession des temps ont acquis force de loi, ont formé ce qu'on appelle le droit "des gens ou le droit commun aux divers peuples."

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(Extract from Vattel, Prelim. s. 6.)

"Il faut donc appliquer aux nations les règles du droit naturel, แ pour découvrir quelles sont leurs obligations, et quels sont leurs "droits; par conséquent le droit des gens n'est originairement autre "chose que le droit de la nature appliqué aux nations. Mais comme l'application d'une règle ne peut être juste et raisonnable, si elle ne se fait d'une manière convenable au sujet, il ne faut pas croire que le droit des gens soit précisément et partout le même que le "droit naturel, aux sujets près, en sorte que l'on n'ait qu'à substi"tuer les nations aux particuliers. Une société civile, un Etat, est

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un sujet bien différent d'un individu humain; d'où résultent, en " vertu des lois naturelles même, des obligations et des droits bien "différents en beaucoup de cas; la même règle générale, appliquée "à deux sujets, ne pouvant opérer des décisions semblables, quand "les sujets different; ou une règle particulière, très-juste pour un "sujet, n'étant point applicable à un second sujet de toute autre "nature. Il est donc bien des cas, dans lesquels la loi naturelle ne "décide point d'État à État, comme elle déciderait de particulier à "particulier. Il faut savoir en faire une application accommodée aux sujets; et c'est l'art de l'appliquer ainsi, avec une justesse "fondée sur la droite raison, qui fait du droit des gens une science "particulière."

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APPENDIX II. PAGE 30.

INTERNATIONAL JURISPRUDENCE OF ANCIENT ROME.

I. GROTIUS is literally inaccurate, as Ompteda remarks, in citing. Cicero for a direct assertion that the science of International Jurisprudence was, in the abstract, an excellent thing. But unquestionably, in the passage upon which Grotius relies for this assertion, International Jurisprudence is recognized as a science, and acquaintance with it as the accomplishment of a statesman. Cicero (a), speaking of Pompey, says that he possessed ❝ præstabilem "scientiam in fœderibus, pactionibus, conditionibus populorum, regum, exterarum nationum in universo denique belli jure et pacis," and it would not be easy to give a juster, better, more complete recognition, or a fuller description of the science of which we are treating. In Sallust, the expression jus gentium is

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(a) Orat. pro Lege Manil.

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certainly to be found used in the sense of International Law, and also in some passages of Livy. For instance, when Sallust tells us that Marius, in putting to death the Numidians who had surrendered (in deditionem acceptos), acted contra jus belli, he speaks of it as a violation of a recognized rule of International Law, applicable now, as then, to a state of war. And Bocchus is made by the same author to claim the part of Numidia conquered from Jugurtha as "jure belli suam factam." Again, Jugurtha maintains that the Senate had no right to prevent him from attacking Adherbal, who had attempted his (Jugurtha's) life "Populum Romanum neque recte, neque pro bono facturum, si ab jure gentium sese prohibuerit" (b). In the most barbarous times, ambassadors are said to be “jure gentium sancti " (c). In both these instances the meaning would be correctly rendered by the words Law of Nations. There is another passage in the "Bellum Jugurthinum" in which the Law of Nations, with respect to the privilege of the ambassador's suite, is clearly distinguished from the Law of Nature: "Fit reus magis ex æquo bonoque, quam ex jure gentium Bomilcar, comes ejus qui Romam fide publica venerat." The expression of Lucan, as to the violation of the Laws of Embassy by the Egyp tians, is very strong:

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"Sed neque jus mundi valuit, neque fœdera sancta

Gentibus."-Lib. x. 471–472.

With respect to the use of this expression jus gentium, in the compilations of Justinian, it appears generally to be used to signify, sometimes what is called in modern times the Law of Nature, sometimes a positive Law universally instituted by all civilized nations. So, in the Digest (d), acceptilatio, or the release of a debt, is said to be juris gentium; and in modern times English Judges have said that questions relating to marriage are juris gentium.

Gaius and other Roman jurists made a twofold partition of Jus: into 1. Jus Gentium vel Naturæ ; 2. Jus Civile. Ulpian and others made a threefold partition: 1. Jus Gentium; 2. Jus Civile; 3. Jus Naturale meaning by this to include the interests common both to man and beast. Savigny rightly rejects this last partition, and adheres to the first (e).

There are, however, passages in which jus gentium clearly does mean International Law. Thus, in the Digest, we read: “Si quis legatum hostium pulsasset, contra jus gentium id commissum "esse existimatur, quia sancti habentur legati. Et ideo, quam legati apud nos essent gentis alicujus, quum bellum eis indictum "sit, responsum est, liberos eos manere; id enim juri gentium con"veniens esse. Itaque eum, qui legatum pulsasset, Quintus Mucius

(b) Sall. Bell. Jugurth. 225.

(c) Liv. xxxix. 25.

(d) Lib. xlvi. t. iv.

(e) System des R. R. i. (Beylage I.). See, too, Cic. de Off. 1. i. 3-5

"dedi hostibus, quorum erant legati, solitus est respondere; quem "hostes si non recepissent, quæsitum est, an civis Romanus ma"neret quibusdam existimantibus manere, aliis contra, quia quem "semel populus jussisset dedi, ex civitate expulisse videretur, sicut "faceret, quum aqua et igne interdiceret. In qua sententia videtur "Publius Mucius fuisse. Id autem maxime quæsitum est in Hos"tilio Mancino, quem Numantini sibi deditum non acceperunt, de quo tamen lex postea lata est, ut esset civis Romanus, et Præ"turam quoque gessisse dicitur" (ƒ).

In the Institutes it is said: "Sed naturalia quidem jura, quæ "apud omnes gentes peræque servantur, divina quadam provi"dentia constituta, semper firma atque immutabilia permanent; ea vero quæ ipsa sibi quæque civitas semper constituit, sæpe mutari "solent, vel tacito consensu populi, vel alia lege postea lata " (g).

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Here jus gentium and jus naturale, as the Law of Nature, are clearly synonymous. But in Gaius we find this remarkable passage: after having said that only Roman citizens were competent to enter into a contract in the form spondes? spondeo, he continues, "Unde dicitur, uno casu hoc verbo peregrinum quoque obligari posse, velut si Imperator noster Principem alicujus peregrini populi de pace ita interroget, Pacem futuram spondes? vel ipse "eodem modo interrogetur. Quod nimium subtiliter dictum est; quia si quid adversus pactionem fiat, non ex stipulatu agitur, "sed jure belli res vindicatur” (h).

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The reader who is anxious to prosecute his inquiries further into this not uninteresting subject, would do well to consult the following, among other treatises:

1. Warnkönig, "Vorschule der Institutionen und Pandekten," 83.

2. Savigny, "System des Römischen Rechts," i. 112; and Beylage I. to that volume.

II.-1. Observations upon the "Collegium Fecialium" and the "Jus Feciale." 2. The institution of the " Recuperatores," and the doctrine of the "Recuperatio."

1. Varro gives the following definition of the term: "Feciales, quod fidei publicæ inter populos præerant; nam per hos fiebat "ut justum conciperetur bellum, et inde desitum ut fœdere fides "pacis constitueretur. Ex his mittebantur antequam conciperetur, "qui res repeterent, et per hos etiam nunc fit fœdus, quod fidus "Ennius scribit dictum " (i).

The Roman institution of the Feciales was perhaps derived originally from the Egyptians, though directly from the Greeks

(f) Dig. lib. 1. t. vii. s. 17.

(g) Inst. de Jur. Nat. Gent. et Civ. 1. i. t. ii. s. 11.

(h) The passage is cited by Savigny, System des R. R., vol. iii. (note c), p. 310.

(i) Varro, De Lingua Latina, 1. v. s. 86, p. 34 (Leipsic, 1833).

through the medium of their colonies settled in Italy; but it is a memorable characteristic of the Romans, that the founding of an institution having for its object the establishment and maintenance of fixed relations both in war and peace with neighbouring States, should have been almost coeval with the origin of their empire. The Feciales, occupying a middle station between priests and ministers of state, regulated, with as much precision as the heralds of the middle ages, and according to a certain ritual, the forms and usages relating to the treatment of ambassadors, the concluding of treaties, the promulgation and conduct of war (k). In these, as in all important concerns, the sanctions of religion were invoked to strengthen the obligations of morality. Cicero says: "Belli quidem æquitas sanctissimè feciali populi jure præscripta est" (7): and the facts recorded in history appear to warrant this description. If a dispute arose between Rome and another independent State, Feciales were sent to demand reparation. If the attempt failed, war was declared according to minute and particular formalities.

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It is not within the scope of this work to show how the decay and decline of this remarkable institution accompanied the corruption and overthrow of the republic (m).

2. We know from other sources, besides the certain testimony of etymology, that in the very earliest ages both of Greece and Rome the stranger and the enemy were synonymous terms (¿x@poc, hostis) (n). To the necessity which dawning civilization soon produced, of maintaining a friendly intercourse with the inhabitants of neighbouring States, as well as to some peculiarities in the condition of the founders of Rome, we owe the institution of the Recuperatores, and the doctrine of the Recuperatio (o).

For in order to satisfy this necessity, treaties were entered upon, in which the administration of justice to the individual subjects of the contracting parties within the dominions of either was mutually guaranteed. Therefore Grotius correctly observes: "Tenetur (i. e. rex aut populus) etiam dare operam ut damna 66 resarciantur: : quod officium Romæ erat recuperatorum. Gallus "Elius apud Festum, Reciperatio cum inter est populum et reges "nationesque ac civitates peregrinas, lex convenit, quomodo per "reciperatorem reddantur res reciperenturque, resque privatas inter "se prosequantur.”

Sell, to whose very learned work I have already referred, cites the passage from Festus, but makes no mention of Grotius-at least, I can find none.

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