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No. 712. Russland,

1863.

RUSSLAND.

No 712.

Min. d. Ausw. an den kaiserl. Botschafter in Wien. wort auf die vorstehende österreichische Depesche.

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St-Pétersbourg, le 14/26 avril, 1863.

J'ai reçu de M. le chargé d'affaires d'Autriche, dans la matinée du 5 (17) avril, 26. April communication d'une dépêche de M. le comte de Rechberg relative à la situation actuelle du Royaume de Pologne. Je joins ci-près copie de cette piece, ainsi que des communications analogues qui nous ont été simultanément faites par les Cours de Londres et de Paris sur le même sujet, et des dépêches que, d'ordre de notre Auguste Maître, je viens d'adresser en conséquence aux Représentants de Sa Majesté près ces deux Cours. Veuillez remettre, copie de ces deux dernières pièces à M. le comte de Rechberg. Ma dépêche au baron de Brunnow me dispense d'entrer dans de plus amples détails sur les vues de notre Auguste Maitre. Elles s'y trouvent exposées avec tous les développements que comporte la question. J'ajouterai toutefois que M. le ministre des affaires étrangères d'Autriche a parfaitement pressenti les dispositions qui animent Sa Majesté l'Empereur en présumant que la dispersion des bandes armées les plus importantes dans le Royaume permettrait à notre Auguste Maître d'écouter les inspirations de la clémence à laquelle le coeur de Sa Majesté n'est jamais fermé. L'Empereur vient d'en donner une preuve par Son Manifeste du 31 mars. ¶ Notre Auguste Maitre comprend les préoccupations qu'inspirent au Cabinet de Vienne les déplorables événements qui se passent dans le voisinage immédiat de ses frontières et le prix qu'il doit attacher à y voir mettre un terme. Sous ce rapport,

Sa sollicitude ne saurait dépasser celle qu'y voue notre Auguste Maître. Toutefois M. le ministre des affaires étrangères ne méconnaîtra certainement pas que le retour du Royaume de Pologne aux conditions d'une paix durable ne dépend pas seulement des mesures intérieures qui peuvent y être appliquées. Nous ne croyons pas avoir besoin de lui signaler la conspiration permanente organisée au dehors par le parti de la révolution cosmopolite, qui est la source principale de ces agitations. Les Gouvernements étrangers qui s'intéressent à la tranquillité de la Pologne, en vue de l'influence que l'état de ce pays est appelé à exercer sur le repos de l'Europe, peuvent beaucoup pour écarter cette cause de désordre dont le contre-coup finirait par les atteindre eux-mêmes; tant qu'elle subsistera, elle aura en tout cas pour effet d'entraver le succès des efforts que nous faisons dans le but de rétablir le calme dont ce pays et les États voisins ont un égal besoin. ¶ Nous avons la ferme conviction que, pour sa part, le Cabinet de Vienne, persévérant dans l'attitude qu'il a adoptée dès le début des agitations actuelles, ne négligera rien de ce qui peut dépendre de lui pour opposer à ces menées dangereuses des mesures aussi conformes à ses propres intérêts qu'à ses rapports internationaux avec la Russie. Vous êtes autorisé à remettre copie de la présente dépêche à M. le comte de Rechberg. Recevez, etc.

A M. de Balabine, Vienne.

Gortchacow.

No 713.

SPANIEN. Min. d. Ausw. an den königl. Geschäftsträger in St. Petersburg. Die Wünsche der Königin in Bezug auf Polen betr.

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Madrid, le 21 mars, 1863.

No. 713.

21. März 1863.

Dès le moment que Sa Majesté la reine eut connaissance, d'une manière Spanien, officielle ou confidentielle, des observations amicales que quelques Puissances avaient adressées au Cabinet de St-Pétersbourg en faveur de la Pologne, appartenant aujourd'hui par des titres légitimes à la Russie, Sa Majesté prit en considération les indications qui lui avaient été faites par le Gouvernement de Sa Majesté Britannique. ¶ Vu l'état des choses en Pologne, Sa Majesté croit, ainsi que son Gouvernement, qu'il pourrait être de quelque utilité de faire entendre au Cabinet de St-Pétersbourg la voix amie de l'Espagne, non pas pour donner des conseils dont la sagesse de Sa Majesté l'Empereur n'a pas besoin, mais pour lui adresser quelques observations amicales, résultat de son expérience au sujet des troubles politiques. Le Gouvernement de Sa Majesté la reine regrette amèrement que l'impatience de la Pologne n'ait pas voulu attendre la continuation du système de concessions accordées aux Polonais, concessions dues à la sagesse de Sa Majesté l'Empereur, à sa prudente prévision et connaissance du siècle et de l'époque actuelle, ainsi que toutes les réformes qui depuis quelque temps ont lieu en Russie et qui changent pour ainsi dire les conditions sociales de l'empire dans la grande question de l'émancipation des paysans, et voici la preuve la plus éclatante de ce que Sa Majesté l'Empereur reconnaît la force suprême des idées du dix-neuvième siècle. ¶ Sa Majesté regrette vivement que les choses soient arrivées à la triste situation de voir verser le sang des Russes et des Polonais, et Sa Majesté ayant acquis l'expérience qui lui a démontré que les troubles intérieurs s'apaisent plus utilement par la modération que par la rigueur et la sévérité contre ceux qui, en définitive, sont des sujets russes et qui tôt ou tard viendront à reconnaître leur égarement, Sa Majesté la reine adresse sa parole amicale à Sa Majesté Impériale, en lui demandant grâce et indulgence pour les vaincus. ¶ Voici les désirs de Sa Majesté, et elle m'ordonne de vous en prévenir, afin que vous puissiez donner lecture de cette dépêche à Son Excellence M. le prince Gortchacow, et de lui en laisser copie si le prince le désirait. Marquis de Miraflores.

A M. le chevalier Diaz del Moral, St-Pétersbourg.

No. 714.

RUSSLAND. - Min. d. Ausw. an d. kaiserl. Gesandten in Madrid. auf die vorstehende spanische Depesche.

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St-Pétersbourg, 21 mars/2 avril, 1863.

M. le chargé d'affaires d'Espagne vient de me donner, d'ordre de son Gouvernement, communication d'une dépêche de M. le marquis de Miraflores, que vous trouverez ci-jointe en copie. En se référant à l'idée d'une démarche

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1863.

No. 714. qui lui a été indiquée auprès du Cabinet impérial relativement à la situation Russland, 2. April actuelle de la Pologne, M. le ministre des affaires étrangères témoigne de la confiance que Sa Majesté la reine Isabelle place dans les sentiments de notre Auguste Maître, les preuves qu'il en a données et les oeuvres accomplies sous les auspices de Sa haute sagesse. ¶ Cette confiance aurait pu suffire pour inspirer au cabinet espagnol la certitude que S. M. l'Empereur ne renoncera pas à la marche libérale que Lui trace Sa sollicitude pour le repos et le bien-être de tous ses sujets, malgré les difficultés qu'on Lui suscite. Néanmoins, ce Cabinet nous a fait parvenir des voeux dictés par un sentiment d'humanité et par l'expérience qu'il a des troubles politiques. Une voix aussi amicale que l'est celle du Gouvernement de Sa Majesté la reine Isabelle ne saurait être accueillie par nous qu'avec la même bienveillance qui l'anime à notre égard. ¶ Nous ne doutons pas qu'il n'ait puisé dans sa propre expérience la conviction que le premier devoir d'un Gouvernement, en présence d'agitations intérieures, est de rétablir l'ordre et le respect dû à l'autorité, de garantir la sécurité des citoyens inoffensifs et de réprimer les tentatives d'une minorité turbulente pour troubler le repos public. Ce n'est qu'après l'accomplissement de cette tâche que l'on peut donner cours à la clémence à laquelle le coeur des souverains ne doit jamais être fermé. Le Gouvernement de S. M. la reine Isabelle a rendu justice aux sentiments de notre Auguste Maître en ne doutant pas de la profonde satisfaction avec laquelle Sa Majesté exercera ce plus précieux attribut du pouvoir souverain, aussitôt qu'Elle jugera possible d'y recourir sans compromettre les intérêts supérieurs de l'ordre social et le bien-être de la nation polonaise, qui ne saurait être rendue responsable de complots organisés, tolérés et encouragés hors du pays. Vous êtes invité à donner lecture de la présente dépêche à M. le marquis de Miraflores et à lui en laisser copie s'il le désire, en réponse à la communication amicale qui nous a été faite par son ordre. Recevez, etc.

A M. le Prince Wolkonski, Madrid.

Gortchacow.

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No. 715.

SCHWEDEN. - Min. d. Ausw. an d. königl. Gesandten in St. Petersburg.
Die Insurrection in Polen betr.

Stockholm, le 7 avril 1863.

Les nouvelles qui parviennent du théâtre de la guerre en Pologne paraissent établir, malgré les contradictions dont elles fourmillent, que l'autorité de l'Empereur tend à se rétablir et que ce ne sont que des rassemblements partiels qui lui opposent encore de la résistance. Les insurgés manquent d'armes et de munitions, et il leur sera sans doute presque impossible de s'en procurer. Dans cet état de choses, et nous fondant non-seulement sur l'intérêt qui nous prescrit impérieusement d'employer tous nos efforts pour amener la cessation d'une situation qui pourrait, dans ses conséquences, menacer la paix de l'Europe, mais aussi sur les principes d'humanité et de générosité dont nous savons que le

Schweden,

1863.

coeur de Sa Majesté l'Empereur est trop empreint pour ne pas désirer vivement No. 715.
d'en donner des témoignages éclatants, nous pensons devoir joindre nos représen- 7. April
tations à celles offertes déjà par d'autres États appelés au même titre que nous à
émettre leur opinion, pour tâcher d'arrêter l'effusion du sang et d'amener pour la
Pologne une situation plus conforme aux légitimes aspirations des hommes de
bien de ce pays, dont le nombre dépasse incontestablement de beaucoup celui de
ceux que des réformes équitables ne sauraient contenter. Nous nous tenons
assurés que des paroles de clémence et d'oubli, et la perspective d'un régime
propre à assurer une sage liberté, suffiraient pour ramener complétement l'ordre
et la tranquillité. Nous ne nous permettrons pas d'indiquer plus spécialement
les moyens d'y parvenir à cet égard, la France et la Grande-Bretagne ont déjà
exprimé leur avis, et nous sommes certains que Sa Majesté Impériale trou-
vera dans ses propres inspirations tout ce qui conduirait le plus sûrement à un
but qui ne saurait que former l'objet de ses voeux. ¶ Vous devez, monsieur le
baron, vous prononcer dans ce sens dans les entretiens que vous aurez l'honneur
d'avoir avec M. le prince Gortchacow, qui ne saurait y voir que l'expression de
l'intérêt amical du Gouvernement du roi. ¶ Agréez, etc.

A M. le Baron de Wedel-Jarlsberg, St.-Pétersbourg.

No. 716.

Manderström.

RUSSLAND. Min. d. Ausw. an d. kaiserl. Gesandten in Stockholm. wort auf die vorstehende schwedische Depesche.

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St-Pétersbourg, le 14/26 avril, 1863.

M. le ministre de Suède et de Norvége m'a donné lecture d'une dépêche de M. le comte de Manderstroem, relative aux préoccupations qu'inspirent à la cour de Stockholm la situation actuelle de la Pologne et l'influence qu'elle peut exercer sur le repos de l'Europe. ¶ M. le comte de Manderstroem a rendu justice aux sentiments qui animent notre Auguste Maître en exprimant la conviction que Sa Majesté trouverait dans ses propres inspirations les paroles de clémence et les perspectives de progrès propres à faire cesser l'effusion du sang et à ramener l'ordre et la tranquillité dans le royaume. Le Manifeste impérial du 31 mars témoigne que la sollicitude de l'Empereur s'était déjà portée dans cette direction. ¶ On ne saurait toutefois méconnaître que l'agitation puise dans les instigations permanentes du dehors ses principaux aliments. Nous y avons rendu attentifs les cabinets qui nous ont adressé des communications analogues à celle dont vient de s'acquitter M. le ministre de Suède et de Norvége. Vous en trouverez ci-près des copies, ainsi que les réponses que j'y ai faites, d'ordre de notre Auguste Maître. ¶ Désirant constater le prix que nous attachons à conserver des rapports de confiance avec la cour de Stockholm, Sa Majesté vous autorise à communiquer à M. le comte de Manderstroem la présente dépêche ainsi que ses annexes. ¶ Recevez, etc.

A M. Daschkow, etc., Stockholm.

Gortchacow.

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No. 717.

Min. d. Ausw. an den königl. Gesandten in St. Petersburg.

Die Insurrection in Polen betr.

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No. 717.
Italien,

1863.

Turin, le 23 avril, 1863.

Depuis l'avénement de Sa Majesté l'Empereur Alexandre II au trône, 23. April l'Europe accompagne de ses voeux Son administration et l'oeuvre noblement entreprise par ce souverain pour la prospérité et pour le progrès de Son peuple. Une réforme qui soulevait de vastes questions économiques et sociales vient de s'accomplir: l'émancipation des serfs s'est effectuée sans aucun des inconvénients qu'elle avait semblé pouvoir amener. Malheureusement, à ce moment même, les événements de Pologne sont venus assombrir de si heureuses perspectives. L'Europe s'en est émue, elle s'inquiète des complications qui peuvent en surgir. ¶ L'Italie a pris une grande part à cette émotion universelle. S'exprimant par ses organes les plus autorisés, l'opinion publique impose au Gouvernement du roi le devoir de se faire auprès du Gouvernement russe l'interprète des sentiments de l'Italie. Je remplis cette tâche, monsieur le marquis, avec la conviction que la cour de Russie verra dans la communication que vous êtes chargé de lui faire, une preuve nouvelle du désir que nous avons d'entretenir toujours avec elle des rapports de franche amitié et d'entière confiance. Si notre langage doit être conforme aux principes sur lesquels repose le royaume d'Italie, il n'en sera pas moins inspiré par ces sentiments de bienveillance dont la Russie nous a donné les preuves les plus sérieuses. Ce n'est pas la première fois que des troubles éclatent en Pologne; des insurrections fréquentes, que la Russie a toujours réussi à maîtriser, ont ensanglanté à de courts intervalles le malheureux pays. Cette suite de mouvements toujours renaissants et toujours réprimés par des forces supérieures démontre, à notre avis, que l'honneur militaire de la Russie ne réclame pas un triomphe de plus dans cette lutte inégale; elle prouve en même temps que le problème dont il s'agit n'est pas de ceux que la force seule peut résoudre d'une manière radicale et définitive. En adoptant, dans sa sagesse, un système de nature à supprimer les causes de ces crises, l'Empereur Alexandre acquerrait de grands titres à la reconnaissance de l'Europe, dont il apaiserait les alarmes, et raffermirait la paix. Il ouvrirait en outre pour la noble nation russe une ère nouvelle de grandeur et de gloire. Veuillez, monsieur le marquis, remettre une copie de cette dépêche à Son Excellence le prince Gortchacow, et agréer, etc.

A M. le Marquis Pepoli, St.-Pétersbourg.

Venosta.

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