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LES POÈTES ANGLAIS,

ET LES AUTEURS DE

L'ÉDIMBURGH REVIEW.

ENGLISH BARDS,

AND

SCOTCH REVIEWERS.

STILL must I hear

-shall hoarse FITZGERALD bawl

His creaking couplets in a tavern hall,

And I not sing, lest, haply, Scotch Reviews
Should dub me Scribbler, and denounce my Muse?
Prepare for rhyme-I'll publish, right or wrong:
Fools are my theme, let Satire be my song.

Oh! Nature's noblest gift- my grey goose-quill! Slave of my thoughts, obedient to my will, Torn from thy parent bird to form a pen, That mighty instrument of little men !.

LES POÈTES ANGLAIS,

ET LES AUTEURS DE

L'ÉDIMBURGH REVIEW.

SATIRE.

FAUDRA-T-IL plus long-temps me faire violence?

Faudra-t-il plus long-temps, dans un lâche silence, Entendre, du refrain de ses aigres couplets, L'enroué FITZGERALD remplir les cabarets?

Quoi donc! aurais-je peur de voir à mes ouvrages
Nos censeurs d'Édimbourg, prodiguant les outrages,
Dans leur docte revue, aux yeux de l'univers,
Calomnier ma muse et dénoncer mes vers?

Non, non; c'est à mon tour de parler et d'écrire :
Sots écrivains, tremblez; j'embrasse la satire.

Toi que la main de l'homme emprunta d'un oison,
Pour peindre la pensée et servir la raison;
Noble présent des dieux, arraché d'un bout d'aile,
Qui, prenant sous nos doigts une forme nouvelle,
Toujours prête à tracer tous les genres d'écrits,
Es le grand instrument de nos petits esprits,

The pen! fore doomed to aid the mental throes
Of brains that labour, big with verse or prose,
Though Nymphs forsake, and Critics may deride,
The Lover's solace, and the Author's pride:
What Wits! what Poets dost thou daily raise!
How frequent is thy use, how small thy praise!
Condemned at length to be forgotten quite,
With all the pages which 'twas thine to write.

But thou, at least, mine own especial pen!
Once laid aside, but now assum'd again,
Our task complete, like Hamet's, shalt be free;
Tho' spurned by others, yet beloved by me:
Then let us soar to-day; no common theme,
No Eastern vision, no distempered dream

Inspires our path, though full of thorns, is plain;

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O plume! que ta gloire aux mortels en impose!
C'est toi qui d'un auteur gros de vers et de prose,
Par un secours heureux soulageant le cerveau,
L'aides à mettre au jour un chef-d'œuvre nouveau :
En vain avec mépris les belles nous délaissent;
En vain de traits piquans les Zoïles nous blessent;
Habile à dissiper ces chagrins d'un moment,
Tu sais flatter l'auteur et consoler l'amant.
Que de noms inconnus ton travail rend célèbres!
Que d'écrivains obscurs tu tires des ténèbres!
Que d'états, de métiers tu remplis tour à tour!
Et pourquoi? pour te voir à l'écart quelque jour,
Après avoir tracé tant de savantes pages,

Réleguée en un coin avec tous nos ouvrages.

Toi, du moins, ô ma plume, ô mon plus cher trésor,

Après un long oubli, si je t'appelle encor,

C'est ton dernier travail : ma bouche te le jure:
D'Hamet Bénengeli la parole est moins sûre:
D'autres t'insulteront, je le sais; mais toujours,
En dépit des jaloux, tu seras mes amours :
Accours donc, et réponds à l'ardeur qui m'anime.
Je ne viens point ici, dans un pathos sublime,
Sur de beaux lieux communs, rêveur sentimental,
Endormir mes lecteurs en style oriental.

Le terrain où je marche a ses ronces sans doute;
Mais je veux m'y frayer une facile route,

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