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recevrez la présente sommation, si vous êtes ou non disposé à me livrer la place et le château; dans l'intelligence que si la résponse est négative, ou si je n'ai reçu aucune réponse à l'expiration du délai, vous pouvez dès ce moment considérer les hostilités commencées, et l'armée Espagnole débarquera dans ce but.

Je ne dois pas vous cacher que s'il est vrai que je fais la présente sommation seulement au nom de l'Espagne, suivant les instructions que j'ai reçues, l'occupation de la place et du château servira également de garantie pour les droits et les réclamations qu'auront à faire valoir contre le Gouvernement Mexicain, les Gouvernements de la France et de la Grande Bretagne.

Il me reste à vous faire observer que la mission des forces Espagnoles ne se rattache en rien à la politique intérieure du pays ("en nada se roza con la política interior del pais"): toutes les opinions seront respectées; on ne commettra aucun acte censurable, et du moment où nos troupes occuperont Vera Cruz, les Chefs Espagnols répondront de la sécurité des personnes et des intérêts de ses habitants, quelle que soit leur nationalité. Il vous appartient ainsi qu'aux autres autorités de donner des garanties aux étrangers jusqu'à ce que la dite occupation se réalise, soit pacifiquement, soit de vive force. Si les sujets Espagnols et les autres étrangers étaient persécutés et maltraités, les forces qui composent cette expédition se verraient dans la dure mais impérieuse nécessité de recourir aux représailles.

J'entretiens l'espoir que, quelle que soit votre résolution, vous agirez avec la prudence qu'on doit attendre, et vous pénétrant que les forces Espagnoles, toujours humaines, toujours nobles et loyales, même avec leurs ennemis, ne feront pas le premier pas dans la voie des violences réprouvées même en cas de guerre, vous éviterez oute sorte de crimes dont le seul résultat serait de rendre plus 'ifficile, sinon impossible, le réglement des questions internationales endantes.

JOAQUIN GUTIERREZ DE RUBALCAVA.

M. le Gouverneur de l'Etat de Vera Cruz, &c.

Le Gouvernement Suprême à M. le Gouverneur de l'Etat de Vera Cruz. Ministère des Relations Extérieures et de Gobernacion. (Traduction.) Mexico, le 17 Décembre, 1861. LE Citoyen Président, à qui j'ai rendu compte de la communication officielle que vous a adressée le Commandant des Forces Navales Espagnoles, et de celle que vous avez envoyée à ce Chef en réponse, m'ordonne de vous dire de suivre ponctuellement les instructions qui vous ont été données par anticipation, pour les cas, aujourd'hui

réalisé, de la rupture ouverte des hostilités de la part des sujets de l'Espagne, et de laisser, en matière militaire, l'action libre au Citoyen-Général Uraga, qui commande-en-chef l'armée Mexicaine, afin qu'il agisse également, dans sa sphère, conformément aux instructions détaillées qui lui ont été données.

Il serait peu convenable pour le Gouvernement de la République de s'adresser à un chef qui, passant par dessus les formes du droit les gens, commence par intimer la reddition d'une place. Le cri de guerre que la nation a lancé spontanément, marque au Gouvernenent le chemin qu'il doit suivre, et ce ne sera pas le CitoyenPrésident de la Republique qui reculera devant une invasion Strangère, avec d'autant plus de raison que, dans la circonstance, le Mexique ne fait que repousser la force par la force, en vertu de son droit naturel incontestable.

Je vous adresse également, par disposition suprême, un exemplaire du Décret et de la circulaire qui sont envoyés aujourd'hui, par extraordinaire, aux citoyens Gouverneurs des Etats, en vous recommandant de seconder, avec l'énergie et l'activité que commandent les circonstances, la pensée du Gouvernement; le Citoyen-Président ne doute pas qu'à l'aide de cette fidèle exécution, l'invasion qui menace de détruire notre liberté et notre indépendance sera repoussée.

Liberté et Réforme !

Citoyen Gouverneur de l'Etat de Vera Cruz.

MANUEL DOBLADO.

Circulaire aux Gouverneurs d'Etats.

Ministère des Relations Extérieures et de Gobernacion. (Traduction.) Mexico, le 17 Décembre, 1861. PAR ordre du Citoyen-Président, j'ai l'honneur de vous remettre copie des communications officielles échangées entre le Commandant des forces Espagnoles à Vera Cruz et le Citoyen-Gouverneur de cet Etat ainsi que du Décret et Manifeste que le Magistrat Suprême de la République a cru devoir publier aujourd'hui, pour que les Etats se préparent à la défense de l'indépendance.

Après avoir épuisé les moyens d'un arrangement pacifique entre l'Espagne et le Mexique, le Gouvernement de la République, fort de la conscience de sa justice et ressentant l'impulsion de l'opinion populaire prononcée pour la guerre, accepte celle qu'ont commencée les forces Espagnoles d'une manière si inusitée, parceque son droit de repousser la force par la force est incontestable, et il proteste, devant le monde civilisé, que la responsabilité des événements postérieurs retombera toute entière et uniquement sur le Gouverne

ment de la Reine d'Espagne qui a fait siennes, d'une manière si inconsidérée, les injustes accusations sur lesquelles ont entendu spéculer les ennemis de la liberté du Mexique.

Malgré nos dissensions intestines, le sentiment pour l'indépendance et la baîne contre les anciens dominateurs du pays se maintiennent vivants, bien que la seconde soit attenuée par l'effet des lumières et de la civilisation du siècle.

Le Citoyen Président, en arborant le drapean de la nationalité Mexicaine, ne fait que suivre le torrent de l'opinion genérale, et a le plaisir de voir groupés autour de lui, au jour du conflit national, la plupart des Mexicains qui restaient désunis pour cause d'opinions politiques, mais qui ont abandonné les partis intestins au premier appel de la patrie.

Bien que le Gouvernement ait tout droit d'expulser du territoire de la République les Espagnols qui y résident, il n'a pas voulu le faire quant à présent, car il a confiance en ce que ces derniers, répondant à la génerosité avec laquelle on les traite, observeront la stricte neutralité que leur position leur conseille. Le Citoyen Président a donné ainsi un nouveau témoignage de la prudence avec laquelle il s'est conduit dans ses relations extérieures, en prouvant, par des faits irréfutables, qu'il n'a pas la faute si ces relations en sont venues au malheureux état dans lequel elles se trouvent actuellement.

Le Citoyen Président espère done qu'en donnant une prompte et stricte exécution au Décret dont j'ai parlé dès le début, vous mettrez en marche, aussitôt que possible, le contingent de force armée qui vous est signalé, et que vous userez en outre de toutes les ressources que vous permet votre Gouvernement pour mettre l'Etat de votre digne commandement dans l'attitude imposante qui lui correspond, en excitant par tous les habitants du même Etat, afin qu'ils contribuent à la défense commune, et pour que, dans le cas malheureux où l'ennemi pénétrerait dans l'intérieur, tous les habitants du pays se lèvent en masse et opposent, avec leur épée et leur constance, une muraille invincible à l'audace de nos envahisseurs.

Que la mémoire d'Hidalgo, de Morelos et de Guerrero soit un example pour les Mexicains, et que la bannière qui flottera dans les rangs de notre armée, à l'heure du combat, ait pour inscription: "Vive l'Indépendance! Vive la République !"

Liberté et Réforme.

Citoyen Gouverneur de l'Etat de

MANUEL DOBLADO.

SPEECH of the President of Chile, on the Opening of the National Congress.-Santiago, June 1, 1860.

(Translation.)

FELLOW-CITIZENS OF THE SENATE AND

THE CHAMBER OF DEPUTIES,

THE internal peace which we enjoy after the violent crisis which agitated the Republic during the past year, and after the lamentable ardour with which the elements of anarchy and disorder were spread throughout the country, is a fresh and signal motive of gratitude to benignant Providence, whose benevolent protection is constantly extended to us.

Nothing has occurred to alter or disturb the good and friendly relations which we cultivate with foreign nations. If the events which all deplore had the effect of shaking for a time that credit which our prudence had obtained for us in foreign countries, the unfavourable impression passed away as soon as the complete triumph of our institutions gave an eloquent proof how deeply rooted constitutional order is in our soil.

For some time past I have considered the union of the South American States as of great importance for the common cause of their civilization and prosperity. Their combined efforts directed towards that end are the surest means of acquiring public consideration among the nations, and of bringing into action that influence which they ought to exercise on the destinies of the continent. If the attempts hitherto made to realize this idea have been in vain, it is not the less certain that such a union would satisfy the requirements of the American States. Convinced of this, I am ready to renew my efforts for it, but before doing so I shall submit to you the bases upon which according to my judgment we should act.

The difficulties to which I called your attention last year, which had arisen in carrying out the Articles of the Treaty with the Argentine Confederation, relative to the trade by the way of the Cordillera, have not as yet been entirely removed, but I trust that they will soon be overcome.

As you are aware, endeavours have been made on different occa sions to arrange in a friendly manner the differences which exis between Chile and Bolivia relating to the line of frontier on the Desert of Atacama. The precedents that have come down to u from the time of Spanish rule, and the authorities of geographer and historians, which have been brought forward on both sides although of much weight, always leave something undetermined, a they refer to uninhabited regions which were formerly but little known, and not regarded as offering any interest.

These considerations have induced the Government of Chile at different times. to pronose that the line of division should b

mutually arranged according to the principles of international law sanctioned in similar cases, as the means of obtaining a speedy solution and immediate results. I think that there are grounds to hope that this method will be adopted. The Bolivian Government has lately accredited a Chargé d'Affaires, who, as he states, is specially charged with the negotiation of a boundary Treaty. This would put an end to the anomalous position in which the interests of both Chile and Peru stand in that part of their territory, which cannot fail to give rise to disagreements between the Governments, and to prejudice the good feelings between the two countries.

I regret to say that the good offices with which Chile and other States endeavoured to bring about a pacific solution of the differences between Peru and the Equator have failed. Fresh exertions would not have been omitted on my part, had not the unfortunate death of the Chilian Minister in Peru, deprived the Government of an important functionary, and left it without a representative there, at a time when perhaps its voice would have been listened to in favour of that peace with which the interests of all America are so intimately connected.

The course of events and the embarrassments which at once presented themselves, relative to the appointment of a new Minister at Lima have frustrated the desires which animated me. The Peruvian Government has lately accredited a resident Minister in Chile, and I propose shortly to appoint a diplomatic agent to the Government at Lima.

The interest with which I look upon the relations which the Republic maintains with the United States of North America, and the desire which I have to preserve them on a footing of the most friendly intercourse, and to avoid anything which might tend to prejudice the good understanding, have lately impelled me to accredit a Chargé d'Affaires at Washington. For some time past various claims of individuals have been the subject of negotiations between the two Governments; some have been brought to a termination by Conventions approved by you last year, others are under discussion, and some new ones have arisen, the inevitable consequence of the influence of the unfortunate events of last year upon the inhabitants aud interests established in Chile. For the adjustment of several of those claims I have considered the presence of a Minister at Washington to be necessary, because they involve circumstances which might be incorrectly appreciated unless at the time of bringing them forward the exceptional state of the country should be borne in mind, and unless there should be some well-qualified person to represent them at the proper time.

The Treaty of Friendship, Navigation and Commerce between the Republic and His Majesty the King of the Belgians, approved

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